Environnement : Quoi surveiller en 2023?

2 mars 2023

Alors que la tumultueuse année 2022 s’est inscrite dans la lignée des grands bouleversements amenés par la décennie 2020 (pandémie, guerre en Ukraine, polarisation politique), 2023 semble marquer un certain retour du balancier. On pourra peut-être parler d’une accalmie ou d’une continuité, mais dans de nouveaux paramètres. D’une part, le contexte politique québécois, canadien et international paraît figé pour un moment. D’autre part, ce «retour aux affaires courantes» permet de concentrer à nouveau nos efforts à la crise environnementale et aux enjeux socio-économiques qu’elle engendre. 

Signe de la résurgence des enjeux environnementaux, la tenue à la fin 2022 de la COP15 sur la biodiversité à Montréal, puis de la COP27 sur le climat à Charm el-Cheikh (Égypte) ont été des événements marquants. Les gouvernements ont adopté des objectifs ambitieux, dont la cible de 30 % de protection des territoires d’ici 2030. La COP15 et la COP27 ont mis en lumière comme jamais auparavant, les liens entre crise de la biodiversité, crise climatique et nos modèles de développement.

Au Québec comme ailleurs, ce nouveau narratif apporte un éclairage sur les prochaines «batailles» à venir : on ne devrait plus aborder en silo  les enjeux d’énergie, de climat, de biodiversité, de développement et leurs impacts sociaux.  L’année 2023 débute à peine que déjà, des tensions émergent dans plusieurs dossiers qui demanderont notre mobilisation. Lesquels?

Nos expert-e-s sortent leur boule de cristal et se prononcent sur les principaux enjeux environnementaux qui risquent d’animer 2023.

Retour sur nos prédictions 2022

L’an dernier, nos expert-e-s se sont commis sur les grands enjeux environnementaux qui allaient, selon eux, animer 2022. Ont-ils eu raison? Revenons sur certaines de leurs prédictions.

On l’a vu venir :

✅ La fin des forages au Québec

On avait vu juste : le gouvernement Legault n’a pas reculé sur sa promesse et a adopté en avril le projet de loi 21 qui interdit la recherche et la production d’hydrocarbures au Québec. Cette immense victoire a été rendue possible grâce à la mobilisation et la ténacité de milliers citoyen-ne-s et ce, sur plus d’une décennie. Reste à régler le cas des poursuites absurdes des compagnies fossiles qui réclament des milliards à l’État québécois, sans aucune espèce scrupule quant à leur rôle dans la crise climatique.

✅ Les choix périlleux de Guilbeault

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La nomination de l’ex-environnementaliste à titre de ministre de l’Environnement du Canada allait assurément polariser. On savait qu’il serait confronté à des choix difficiles et qu’il jouerait sa crédibilité dans plusieurs dossiers, dont celui du projet Bay du Nord au large de Terre-Neuve. Malheureusement, sa décision d’avaliser ce mégaprojet pétrolier en avril – probablement sous pression du Cabinet Trudeau – a été reçue comme une douche froide. Partant avec une prise, le ministre a désormais une obligation de gains substantiels dans d’autres dossiers.

Le changement en politique municipale

Lors des élections municipales de 2021, une vague de jeunes élu-e-s a fait son entrée et nous avons fait le pari qu’on parlerait de plus en plus d’environnement en politique municipale. Sans parler de révolution, il y a eu en 2022, une proactivité nouvelle dans les dossiers du transport collectif (Bruno Marchand et le Tramway à Québec), de la biodiversité (Catherine Fournier et la rainette à Longueuil), de la protection des milieux naturels (Mascouche devant les tribunaux pour conserver un boisé) et de  l’aménagement du territoire (participation des municipalités aux consultations sur la SNUAT). Par ailleurs, rappelons que 47 villes québécoises ont signé l’Engagement de Montréal à la COP15.

✅ Du panache pour le dossier caribou

Si le cervidé se fait de plus en plus rare dans nos forêts, il a fait toute une entrée dans le paysage politique en 2022. Fidèle à nos prédictions, le énième report par Québec de sa stratégie de protection des caribous forestiers et montagnards est devenu un dossier chaud et une pomme de discorde avec Ottawa.

Les surprises :

La COP15 à Montréal

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En 2022, nous avions mentionné la COP15 de l’ONU sur la biodiversité prévue en Chine, comme étant l’un des rendez-vous internationaux à surveiller.  Or, quelle ne fut pas notre surprise d’apprendre que la COP aurait finalement lieu…dans la métropole québécoise! Tablant sur une opportunité historique, la société civile québécoise et internationale s’est mobilisée à toute vitesse en vue d’un «moment Montréal» qui aura permis d’en arriver à un nouveau cadre mondial pour 2030. Cet «imprévu» de 2022 a contribué à créer un momentum pour les dossiers biodiversité au Québec.

Un nouveau débat sur l’énergie

En 2022, nous pensions que les principaux dossiers énergétiques au Québec toucheraient les transports, la résurgence de projets d’exportation d’hydrocarbures (sous prétexte de guerre en Ukraine) et l’hydrogène vert. Dans la foulée des élections québécoises, nous n’avions pas imaginé que la CAQ jetterait un pavé dans la marre avec sa proposition de construire de nouveaux barrages. Depuis, ce qui ressemble à un grand débat sur l’énergie commence à émerger au Québec. On ne l’avait pas vu venir!

Nos prédictions 2023

Quels enjeux environnementaux animeront 2023? Voici des dossiers à surveiller et sur lesquels vous pourriez être appelé à intervenir.

1. Le dévoilement du Plan d’action de la PNUAAT

Un des premiers dossiers à surveiller en 2023 est le dévoilement du Plan d’action de la Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire (PNAAT). Pourquoi? 

La responsabilité des humains est totale dans la crise climatique, tout comme dans la crise de la biodiversité. Ce sont nos pratiques et nos modes de vie qui en sont la cause et que l’on tarde à rectifier. Ces mauvaises pratiques s’incarnent formidablement dans la manière dont nous occupons le territoire. L’aménagement du territoire ne concerne pas uniquement les milieux urbains, comme souvent ce terme y est associé. Il s’agit de la façon dont le Québec occupe TOUT son territoire et « gère » les ressources naturelles dont il dispose.

C’est pour cette raison qu’ en 2021-2022, Nature Québec a accordé une attention particulière au dévoilement de la Stratégie nationale d’urbanisme et d’aménagement des territoires (SNUAT) et sa politique attachée, la PNAAT.  Nous nous étions montrés critiques de la place centrale qu’y occupait la «croissance urbaine» par rapport à l’objectif de protection de la biodiversité et avions noté que la PNAAT manquait de moyens pour freiner la destruction alarmante des milieux naturels.

Or, ce printemps, un Plan de mise en œuvre de la PNAAT devrait être déposé et présenter les modalités de renouvellement du cadre d’aménagement du territoire. Il devrait notamment prévoir une modification de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et pourrait conduire à la modification d’autres lois, telles que la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles ainsi que la Loi sur l’expropriation.

Cet élément est capital, car il est impératif de développer de nouveaux outils pour inciter les municipalités et les MRC à protéger les milieux naturels sur leur territoire. Nos villes et villages demeurent encore bien trop dépendants de l’impôt foncier qui encourage une course au développement, à l’étalement urbain et à la croissance autoroutière au détriment des écosystèmes. La fiscalité municipale est un enjeu qu’il faut absolument aborder pour se donner les moyens de nos ambitions. 

Le rôle des gouvernements de proximité dans la protection de la biodiversité a été unanimement reconnu lors du 7e Sommet des gouvernements infranationaux et des villes tenu en marge de la COP15. Leur place autour de la table des négociations a été jugée essentielle pour intégrer la biodiversité dans la planification territoriale. On s’attend donc à ce que la PNAAT leur donne davantage de moyens pour répondre aux enjeux.

En ce sens, un plan d’action ambitieux pourrait changer la donne et c’est pourquoi il s’agit d’un élément à surveiller en 2023.

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2. Le « Plan Nature » et son financement

La COP15 sur la biodiversité a mis en évidence l’importance de la conservation de la biodiversité au sud du 49e parallèle. Même si seulement 28 % du territoire québécois est situé sous le 49e parallèle, la majorité de la biodiversité s’y trouve – et les menaces qui pèsent sur elle aussi. Or,  seuls 9% du sud du Québec était protégé en 2020. 

Le Québec a déjà manifesté son intention de protéger 30% de son territoire d’ici 2030, entérinant officiellement l’une des plus importantes cibles abordées à la COP15. Dans la foulée de l’annonce de son Plan Nature 2030, le gouvernement du Québec a présenté son intention d’accélérer la conservation dans le sud du Québec en misant un fonds spécifique. Plus particulièrement, un soutien financier de 200 millions de dollars pourrait servir à développer de nouvelles aires protégées en terres privées, notamment par l’intermédiaire d’incitatifs fiscaux.

 À l’aube du nouveau budget qui sera présenté par Québec d’ici la fin mars, il faudra être attentif sur la bonne répartition du Plan Nature et évaluer si les moyens sont à la hauteur des ambitions présentées à la COP15.

3. AMCE, APIA, APUD… Quoi?

Depuis la COP15, le Québec et le Canada doivent mettre les bouchées doubles pour protéger 30% de leur territoire terrestre, aquatique et marin d’ici 2030. Pour ce faire, le gouvernement du Québec est en train de développer de nouveaux outils de protection du territoire. AMCE, APIA, APUD… vous entendrez de plus en plus parler de ces acronymes en 2023. 

 D’abord, l’atteinte de la cible de 30% s’opérera soit par la création d’aires protégées ou par ce que l’on appelle les «autres mesures de conservation efficace » ou AMCE. Les AMCE ne sont pas des aires protégées, mais elles doivent avoir des résultats positifs durables pour la conservation in situ de la diversité biologique. Pour le moment, elles ne sont pas utilisées au Québec et nous n’avons donc pas d’exemple de ce que le gouvernement pourrait reconnaître comme tel. Nous savons par contre que celui-ci travaille présentement à mieux les définir et donc, que l’on pourrait en avoir une meilleure idée dès 2023.

Outre les AMCE, le gouvernement du Québec a dans sa mire, différents « types » d’aires protégées qu’il pourrait être tenté de développer plus sérieusement pour atteindre ses cibles. C’est le cas notamment des aires protégées d’initiative autochtone (APIA), soit des aires protégées gérées par les communautés autochtones sur le territoire. Sinon, un nouveau statut d’aire protégée qui a également été introduit dans la loi : les aires protégées d’utilisation durable (APUD). Il y a actuellement deux projets pilotes d’APUD au Québec : un sur l’île d’Anticosti et un autre qui est porté par la Nation huronne-wendat dans le secteur du Lac à Moïse. L’idée de ce nouveau statut est de permettre l’utilisation durable de certaines ressources au sein de l’aire protégée,  toujours en toute cohérence avec son objectif premier : protéger la biodiversité. Nous croyons que, bien déployées, les APUD permettaient de faire des gains, notamment de créer des aires protégées de plus grande superficie, ce qui pose problème actuellement.

Carte interactive des aires protégées au Québec par le gouvernement du Québec. Disponible en ligne

Quelles seront les prochaines aires protégées au Québec? Où seront-elles situées? Est-ce que les nouveaux outils précédemment exposés seront utilisés de la bonne façon? Ces questions seront déterminantes en 2023 et témoigneront du sérieux qu’accorde le gouvernement du Québec à ses engagements de la COP15.

4. La Stratégie sur les caribous forestiers et montagnards

Pour une deuxième année consécutive, la protection des caribous sera assurément sur le radar en 2023. 

Selon Nature Québec, l’atteinte de nos cibles de la COP15 passe d’abord par la protection d’habitats d’espèces menacées comme le caribou. C’est pourquoi  il est essentiel d’officialiser la création d’aires protégées comme celles du Pipmuacan, une aire protégée portée par les communautés innues de Pessamit et d’Essipit. Parallèlement, le gouvernement doit déployer sa fameuse stratégie pour la protection des caribous forestiers et montagnards attendue depuis…près de 5 ans!

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Crédit : Hugues Deglaire

Après de multiples reports, une grande consultation qui a sans surprise donné raison aux scientifiques qui sonnaient l’alarme et une menace de décret du fédéral, cette stratégie est attendue de pied ferme en juin 2023. Son objectif annoncé ? « répondre adéquatement aux besoins des caribous de manière à assurer à la fois leur pérennité ainsi que la vitalité du Québec et de ses régions ».  Cette stratégie sera-t-elle suffisamment ambitieuse pour permettre le rétablissement des différentes populations et leur autosuffisance à terme ? Québec saura-t-il résister au puissant lobby de l’industrie forestière?

Le caribou est une espèce parapluie, ce qui signifie que lorsqu’on protège son habitat, ça bénéficie à d’autres espèces. On peut penser par exemple à la martre et à la grive de Bicknell qui utilise également les forêts matures. Sa protection constitue donc un important test post-COP15 pour le gouvernement du Québec. La protection biodiversité primera-t-elle cette fois sur les considérations économiques ?

Dans le rétroviseur de messieurs Legault et Charette, il y a également le gouvernement du Canada qui pourrait aller de l’avant avec un décret en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En effet, il y a quelques semaines, on apprenait que Steven Guilbeault a informé son homologue québécois, Benoît Charette, que le fédéral se préparait à intervenir par décret pour protéger de grandes superficies de territoire pour les caribous forestiers. Définitivement à suivre en 2023.

Pourquoi les caribous sont-ils menacés ?

Vous aimeriez en savoir plus sur le caribou et pourquoi ses populations sont menacées au Québec?  Consultez nos pages sur le caribou forestier et le caribou montagnard. Pour poser un geste, impliquez-vous dans notre campagne Caribou Je t’aime.

5. L’avenir énergétique du Québec

Faute de mesures structurantes, au Québec, on continue d’émettre beaucoup plus de GES par habitant que la moyenne mondiale. Et si on se fie au dernier État de l’énergie au Québec publié par la chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC, ce n’est pas près de changer!  On consomme toujours plus d’énergie, les ventes d’essence augmentent, on conduit toujours plus de véhicules à essence et ceux-ci sont de plus en plus gros. Quant à l’effort d’efficacité énergétique du secteur industriel, il est insuffisant. En gros, nous ne sommes pas sur la bonne voie, loin de là.

Il faut donc redoubler d’efforts pour accélérer la décarbonation. Mais comment ? Pour les gouvernements – et une grande partie des milieux économiques – la réponse passe par une augmentation de notre production d’énergie «renouvelable» et par une électrification des usages. 

Or, les interventions récentes du premier ministre Legault et de son ministre de l’énergie, Pierre Fitzgibbon, témoignent d’une importante prise de conscience au sommet : l’époque des surplus hydroélectriques est révolue. Il faudrait donc de nouvelles infrastructures, de nouveaux barrages!

Ces infrastructures ont toutefois des impacts considérables sur les populations locales, les Premiers peuples et les milieux naturels. Il en va de même des matériaux stratégiques nécessaires à la fabrication des batteries. On sait que le Québec et le Canada veulent devenir des chefs de file dans le domaine, car ils y voient une manne économique et un atout géostratégique dans le contexte de durcissement entre le «bloc de l’Ouest et bloc de l’Est». Résultat : le boom minier que le Québec subit en ce moment même.

Comment concilier ça avec l’atteinte des cibles de protection de la biodiversité de la COP15 ? C’est peut-être LA question de 2023 et de la prochaine décennie. Elle demande de s’interroger sur notre rapport à l’énergie, sur notre niveau de consommation. Elle requiert également des choix de société et des arbitrages difficiles à opérer pour que la décarbonation ne se fasse pas sur le dos de la biodiversité et des plus vulnérables.

 Nature Québec a bien l’intention de faire écho à ces préoccupations lors de deux grandes consultations publiques annoncées par le gouvernement provincial au printemps, une sur les mines, l’autre sur l’avenir énergétique du Québec. Par ailleurs, nous souscrivons à la demande de nos collègues d’Équiterre pour la mise en place d’un BAPE générique sur l’avenir énergétique du Québec, formule idéale pour susciter ce grand dialogue social dont le Québec a besoin.

6. Le gaz dans la mire

Après avoir lutté pendant près de 15 ans sur l’exploration et l’exploitation des énergies fossiles au Québec, les groupes citoyens et environnementaux ont enfin obtenu une importante victoire en 2022 avec une loi anti-forage. Il n’y a donc officiellement plus de projets gaziers et pétroliers au Québec. Maintenant, travailler sur le volet consommation par souci de cohérence est impératif. En plus du dossier de la consommation de pétrole dans le secteur des transports (1er émetteur au Québec), c’est notre consommation de gaz naturel qui sera dans la mire en 2023.

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Déjà, un regroupement de plusieurs organismes, dont Nature Québec, a décidé de s’attaquer à l’utilisation du gaz dans nos bâtiments. Notre accès à l’hydroélectricité et les importants gains à faire en efficacité énergétique rendent désuète l’utilisation de cette énergie fossile dans une majorité de cas. Ces pratiques sont désormais  incompatibles avec les politiques climatiques ambitieuses réclamées par la science. L’industrie gazière le sait et c’est d’ailleurs pourquoi elle tente de se faire «dédommager» par Hydro-Québec dans pour l’installation de systèmes à la biénergie. Un dossier connexe qu’il faudra absolument continuer de suivre cette année.

7. Vers un VRAI plafonnement des émissions?

Enfin, au fédéral, le ministre de l’Environnement travaille actuellement sur un projet de loi sur le plafonnement des émissions de GES du secteur des énergies fossiles. Nous allons travailler avec nos alliés du reste du Canada et le Front étudiant d’action climatique afin que ce plafond soit le plus ambitieux possible. Chose certaine, nous aurons besoin de vous pour contrer l’influence du puissant lobby gazier et pétrolier. Une première version du projet de loi est attendue en juin 2023.

Et la mobilisation, elle ?

L’an dernier, nous avions exprimé certaines craintes quant à l’impact de la pandémie sur la mobilisation citoyenne, essentielle aux victoires. Le Baromètre de l’Action climatique 2022 semble venir confirmer certaines d’entre elles. Par exemple, on remarque que les croyances selon lesquelles il est trop tard pour agir ou que nos actions n’ont pas d’impact sont en hausse par rapport à 2021. De même, les gestes individuels ont moins la cote (66% des répondant-e-s du baromètre étaient intéressé-e-s à en faire plus en 2022, contre 74% en 2021).  Il n’en demeure pas moins qu’une forte majorité (76%) croit que le Québec et le Canada devraient en faire plus en matière de climat. Peut-être est-il possible d’interpréter ces résultats comme un glissement de l’action individuelle vers l’action collective?

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Rappelons que le consensus sur la nécessité d’agir face à l’urgence climatique n’a jamais été aussi élevé depuis la publication du premier baromètre en 2019 (86 %). Si nous n’avons pas encore vu de mobilisation similaire à celle de la Marche pour le climat qui a rassemblé 500 000 personnes à Montréal en 2019, cela ne veut donc pas dire qu’il n’y a pas de volonté d’agir. 

D’ailleurs, cette volonté n’est plus l’apanage des groupes environnementaux, des pures écolos ou des mouvements étudiants. Elle est désormais disséminée à une multitude d’acteurs dans la société (médecins, mairesses et maires, scientifiques, groupes de mères, etc.). Bien qu’elle soit difficilement mesurable et qu’elle ne soit pas palpable dans la rue, il s’agit selon nous d’une avancée considérable. Plus diffuse, cette mobilisation est bel et bien le fait de citoyen-ne-s comme nous, mais elle appelle à des changements structuraux et à une transition écologique dans tous les secteurs de la société.

Conclusion

Aura-t-on vu juste pour 2023? Chose certaine, le futur n’est pas écrit et il ne tient qu’à nous d’investir les grands enjeux environnementaux qui se présenteront. C’est en nous mobilisant que nous aurons des victoires… dont nous pourrons parler fièrement en 2024!

Posez les bons gestes, au bon moment!

Sauver les caribous, les bélugas, une forêt, un milieu naturel ou obliger les gouvernements à adopter des politiques climatiques ambitieuses… les victoires nécessitent de poser les bons gestes au bon moment. Pour ne rien manquer, suivez-nous sur notre infolettre.

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Crédits rédaction et révision

Gabriel Marquis