Animaux emblématiques du Canada : 5 espèces en péril

16 septembre 2021

Mise à jour, 22 février 2022

Au moment où cet article a été rédigé, le plus récent inventaire (2019) estimait que la population des caribous de la Gaspésie se chiffrait entre 40 et 50 individus. Malheureusement, le dernier inventaire réalisé en 2021 indique que celle-ci serait désormais comprise entre 26 et 32 caribous. Demandez leur protection maintenant.

Reconnu à l’international pour être un paradis des grands espaces nordiques, le Canada accueille une diversité faunique et floristique impressionnante. Malheureusement, parmi les animaux les plus emblématiques du pays, plusieurs sont en péril. Que vous soyez novice ou expert de la faune locale, voici 5 espèces canadiennes en péril et qu’il faut protéger.

Vous n’êtes pas familier avec les lois qui protègent les espèces au Québec et au Canada? Nous vous invitons à lire l’article Les espèces menacées au Québec et au Canada, rédigé par notre chargée de projet Biodiversité et Forêt. Vous trouverez réponse à vos questions si vous êtes curieux de savoir comment sont classées les espèces en péril, pourquoi elles sont menacées ou vulnérables et quelles lois protègent ces espèces de l’extinction.

N.B. : Cet article utilise le terme “espèces en péril” en référence à toutes les espèces en situation précaire ou en danger de disparition et non en référence à la désignation du même nom dans la loi québécoise.

En termes légaux, les désignations “menacées”, “en danger”, “en péril” ou “en voie de disparition” n’ont pas de définition ou de portée unique et varient selon les législations au Canada et dans le monde.  

1. Le béluga

Bien connu des Québécois, le béluga est un mammifère marin de la famille des baleines à dents. Le jeune béluga est brun ou gris. Il ne devient blanc qu’après sa majorité sexuelle.

La population de bélugas du Saint-Laurent est désignée comme espèce menacée au Québec et en voie de disparition au Canada. Malgré les plans de rétablissement pour sa protection, le béluga est encore une espèce en péril qui se bat pour sa survie.

Les projets de recherche et les amendements aux lois pour le protéger, les projets d’hydrocarbures dans le Saint-Laurent et les activités maritimes menacent encore son habitat et le rendent plus vulnérable que jamais.

Protection du béluga

Le 21 juillet dernier, le gouvernement du Québec a refusé officiellement le projet de gaz naturel de la compagnie GNL Québec.

Après 2 ans de mobilisation, toute l’équipe de Nature Québec était soulagée de voir l’habitat essentiel du béluga du Saint-Laurent épargné des 320 passages de méthaniers par an.

2. Le caribou montagnard

Le caribou des bois, de l’écotype montagnard, est plus communément connu sous le nom de caribou de la Gaspésie. Autrefois présent dans toute la péninsule et jusque dans le Nord-Est des États-Unis, il est aujourd’hui confiné aux plus hauts plateaux des monts Chic-Chocs et McGerrigle dans le parc national de la Gaspésie.

Malgré son statut d’espèce menacée depuis 2009 au Québec, sa population a connu un déclin de 70% depuis une dizaine d’années. Il est également considéré en voie de disparition au Canada, principalement à cause de quatre grandes menaces qui modifient son habitat. Ceci l’oblige à changer son comportement le rendant ainsi de plus en plus une espèce en péril.

Selon le dernier inventaire de la population, effectué en 2019, il ne reste qu’une quarantaine de caribous dans le parc national de la Gaspésie.

Protection du caribou de la Gaspésie

Pour aider les 40 derniers caribous de la Gaspésie, consultez notre campagne Caribou je t’aime et prenez action maintenant. Signez la déclaration d’amour pour démontrer votre appui à leur protection et leur rétablissement.

3. L’ours blanc

Connu également sous le nom d’ours polaire, l’ours blanc est davantage présent au nord du Canada. On le différencie des autres espèces d’ours par son pelage qui passe du blanc pur au jaune crème selon les saisons.

Saviez-vous que l’ours blanc est une espèce en péril? Déclaré comme espèce vulnérable au Québec depuis 2009 et comme espèce à statut préoccupant en vertu de la loi au Canada, l’ours blanc connaît un déclin que l’on attribue grandement au réchauffement climatique.

Cela se répercute directement sur son environnement en accélérant la fonte du couvert de glace. Cette fonte affecte également la capacité de l’ours à chasser sa principale source d’alimentation, le phoque.

4. L’aigle royal 

Préférant les régions montagneuses et les forêts d’épinettes noires, l’aigle royal est présent dans quelques régions du Québec. On a la chance d’apercevoir son beau plumage brun foncé principalement lors de sa migration et près des rares sites de nidification connus sur la Côte-Nord et au sud du Saint-Laurent.

Il ne faut pas confondre l’aigle royal avec le pygargue à tête blanche, autrefois connu sous le nom d’aigle à tête blanche et emblème national des États-Unis.

Tous deux sont classés comme espèces menacées selon la loi québécoise et n’ont pas encore de statut selon la loi canadienne.

Très sensible aux changements de son lieu de nidification, l’aigle royal est une espèce en péril qui voit son territoire considérablement perturbé par les activités forestières, minières et hydroélectriques. Même s’il est interdit d’abattre un aigle royal partout en Amérique du Nord depuis plus de 20 ans, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs admet que plusieurs le sont encore illégalement.

Hirondelle bicolore

Protection des oiseaux

Saviez-vous que Nature Québec coordonne le programme Zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) au Québec? Ce programme vise à identifier, surveiller et protéger des sites essentiels pour les oiseaux et la biodiversité. Pour en savoir plus sur nos actions pour la biodiversité, visitez notre page maintenant.

salamandre pourpre

5. La salamandre pourpre

Présente au Québec et disparue de l’Ontario, la salamandre pourpre est facilement reconnaissable par sa couleur rosée. On peut l’observer à proximité de ruisseaux aux eaux claires, principalement la nuit.

Comme plusieurs autres animaux de cette liste, elle a été déclarée espèce vulnérable au Québec et espèce menacée au Canada. En 2008, des mesures de protection de l’habitat de trois salamandres en péril ont été proposées, puis intégrées aux règlements des activités forestières. Malgré cela, la salamandre pourpre reste une espèce en péril et son statut demeure le même en vertu des lois québécoises et canadiennes.

Plan directeur de lac en milieu forestier

La gestion des plans d’eau et des activités forestières doit être mieux encadrée. L’un des moyens d’y arriver est de développer des arrimages entre la gestion forestière et la gestion intégrée de l’eau par bassin versant. Pour un aperçu du «Plan directeur de lac en milieu forestier» et de nos recommandations, visitez notre page maintenant.

Les lois en vigueur

Cet article s’est concentré sur 5 espèces en péril au Canada. Malheureusement, la liste officielle des animaux à protéger est beaucoup plus longue. Pour la consulter, rendez-vous sur la page de la liste des espèces en péril établie par le conseil des ministres fédéraux selon les recommandations et l’évaluation indépendante du COSEPAC. Pour connaître la liste des espèces en danger au Québec selon la loi, consultez la page officielle.

Agir pour la survie des espèces en péril

Vous vous sentez impuissant face à la conservation des espèces en péril? Agissez dès maintenant!

Signez une de nos pétitions pour demander leur rétablissement et pour démontrer votre appui à la protection des espèces en péril au gouvernement. Réduisez votre impact personnel sur leurs habitats. Vous pouvez également appuyer Nature Québec dans sa mission de protection de la faune et la flore en faisant un don ponctuel ou récurrent.

PLUS D’INFOS?

Marianne Caouette

Chargée de projet Biodiversité et Forêt

marianne.caouette@naturequebec.org
418 648-2104

Rédaction

Catherine Bégin

Spécialiste des communications

Révision : Lucie Bedet, Marianne Caouette, Sarah Provencher

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