Pourquoi aller marcher le 10 décembre

5 décembre 2022
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Le samedi 10 décembre, en marge de la COP15 qui se déroulera à Montréal, aura lieu la Grande marche pour le vivant. Cette mobilisation d’envergure de la société civile québécoise, canadienne et internationale est organisée par le Collectif COP15 et ses alliés d’ici et d’ailleurs, dont le Réseau mondial des jeunes pour la biodiversité, plus connu sous son acronyme anglais GYBN (pour Global Youth Biodiversity Network).

Global Youth Biodiversity Network

Le réseau mondial des jeunes pour la biodiversité (ou GYBN pour Global Youth Biodiversity Network) est un collectif de jeunes du monde entier dont le but commun est d’arrêter la perte de la biodiversité. GYBN est reconnu et soutenu par le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et représente la voix de la jeunesse mondiale lors des négociations. Pour en savoir plus sur GYBN et sur les manières de vous impliquer, visitez le site web : https://www.gybn.org/.

Vous vous demandez pourquoi aller marcher ou comment convaincre vos ami-e-s de vous accompagner? On vous présente ici quatre bonnes raisons expliquant en quoi cette mobilisation est essentielle à la protection de la biodiversité et des droits humains!

1. Démontrer notre solidarité

Parce que nous ne faisons qu’un avec la nature, nous devons la protéger ! Qu’est-ce que cela signifie, plus concrètement ? Nous sommes indissociables de la biodiversité : c’est la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons. La survie de l’humanité dépend des actions qui seront prises pour stopper le déclin de la biodiversité et la protéger.

Toutefois, nous pourrons y arriver seulement en étant inclusifs et solidaires. La crise de la biodiversité frappe déjà des millions de personnes à travers le monde, en particulier dans les pays du Sud. Les peuples autochtones, les communautés locales, les femmes et les personnes les plus vulnérables, qui contribuent pourtant le moins à cette crise, en subissent les conséquences de façon disproportionnée.

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Les solutions à la crise de la biodiversité doivent contribuer à corriger ces injustices. En parallèle, les personnes qui sont proches de la nature et qui en dépendent sont les mieux placées pour savoir comment en prendre soin. En fait, selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), une grande majorité de la biodiversité mondiale se trouve sur des territoires gardés par des peuples autochtones (1). L’autodétermination des peuples autochtones, ainsi que le respect de leurs visions du monde, de leurs structures de gouvernance, de leurs cultures et de leurs systèmes de savoirs doivent donc être au cœur de toutes les solutions pour protéger la biodiversité !

La marche du 10 décembre prochain sera menée par une délégation autochtone et plusieurs de leurs porte-paroles s’exprimeront. Répondons présent-e-s pour démontrer notre solidarité!

2. Demander un cadre mondial ambitieux

Bien qu’un million d’espèces soient menacées de disparaître, dont plusieurs dans les prochaines décennies, les expert-e-s nous disent qu’il est encore temps de renverser cette sixième grande extinction de masse du vivant (2). La COP15, dont les négociations orienteront les efforts de conservation jusqu’en 2030, est la chance d’y parvenir. 

La grande mobilisation du 10 décembre permettra d’envoyer un message fort aux décideurs : nous exigeons un cadre mondial ambitieux. Nous voulons que les gouvernements s’engagent, dès maintenant, à prendre des mesures concrètes pour cesser le déclin de la biodiversité, car il y a urgence d’agir. Nous voulons aussi qu’une diversité de voix soit entendue dans les efforts de protection qui seront requis pour y arriver. Et plus nous serons nombreux et nombreuses à porter ces demandes, plus elles seront entendues haut et fort.

 

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Par ailleurs, pendant toute la durée de la COP15, les yeux du monde entier seront tournés vers Montréal, mais aussi vers le Québec et le Canada. Nos dirigeant-e-s doivent donc prendre des engagements qui sont à la hauteur des enjeux liés à la crise de la biodiversité. Ils ont le devoir de montrer l’exemple et de passer à l’action, pour encourager les autres pays à suivre la voie. Profitons du moment pour le leur rappeler!

3. Parler enfin des vrais problèmes

Au-delà d’un cadre mondial ambitieux, le 10 décembre prochain, nous marcherons pour de vrais changements, des changements en profondeur, structurants et à tous les niveaux. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (mieux connue sous l’acronyme IPBES, pour Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services) qualifie en fait ces changements de transformateurs, c’est-à-dire qui impliquent « une réorganisation en profondeur à l’échelle du système de l’ensemble des facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris des paradigmes, des objectifs et des valeurs » (3). Ces changements sont essentiels pour espérer atteindre la vision de vivre en harmonie avec la nature à l’horizon 2050.

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En d’autres mots, la crise de la biodiversité est attribuable aux systèmes politiques et économiques en place, ainsi qu’à nos modes de vie. Sa sauvegarde dépendra de notre capacité et de notre volonté à mettre en place les transformations majeures qui sont requises. 

Ensemble, nous avons l’opportunité de proposer un nouveau projet de société basé sur la protection et le respect de la nature. La situation est urgente, mais il est encore temps d’agir, si les gouvernements écoutent la science et la population, plutôt que les lobbys des grandes entreprises !

Biodiversité et climat

Marcher pour la biodiversité, c’est aussi marcher pour le climat! En effet, l’érosion de la biodiversité et les changements climatiques sont deux crises aux causes et aux solutions communes. Dans un rapport commun publié en 2021, l’IPBES et le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) reconnaissaient pour la première fois que ces deux crises sont interreliées et qu’il y a un réel danger à tenter de les résoudre chacune de leur côté (4). Pour en savoir plus, consultez notre récent blogue sur le sujet.

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Les crises du climat et de la biodiversité sont liées dans leurs impacts et leurs solutions. Voyez pourquoi.

4. Tisser des liens pour la suite des choses

Enfin, ce grand rassemblement sera l’occasion de se rencontrer, de tisser des liens et de former des alliances pour l’après COP15. En plus des dizaines d’organisations de la société civile québécoise qui seront représentées lors de la marche, nous aurons la chance unique d’accueillir parmi nous la société civile internationale et des groupes tels que le GYBN. Soyons des allié-e-s de ces groupes et des pays en développement qui n’ont que rarement une tribune adéquate pour s’exprimer. Aidons à amplifier les voix des communautés locales du monde entier!

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António Guterres, secrétaire général des Nations Unies, a lancé un appel sans équivoque au début de la COP27 sur le climat à Charm el-Cheikh, en Égypte : « L’humanité a un choix : coopérer ou périr » (5). 

Il ne tient qu’à nous de répondre à cet appel.

Conclusion

La COP15 est une occasion en or dont il faut se saisir pour montrer notre volonté et notre engagement à protéger la nature, ainsi que pour exiger un cadre mondial qui soit ambitieux et respectueux des droits humains.

Mobilisons-nous en grand, soyons présent-e-s et solidaires ! Marchons ensemble pour des générations vivantes! Le 10 décembre prochain, c’est un rendez-vous dès 13h à la statue du Mont Royal. Tous les détails de l’événement sont ici.

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Démontrez votre solidarité… même à distance!

Vous ne pouvez pas être à Montréal le 10 décembre prochain? Pas de panique, voici quelques suggestions pour démontrer votre solidarité! 

Vous pouvez par exemple organiser une action dans votre région en même temps que la marche. Informez-en alors le Collectif COP15 en écrivant au contact@collectifcop15.org et publiez des images de votre action en utilisant #COP15 et #GénérationsVivantes ! 

Vous pouvez aussi simplement utiliser vos réseaux sociaux pour amplifier la marche. Et le 10 décembre, pourquoi ne pas poster une photo de vous avec une pancarte indiquant « Nous faisons un-e avec la nature, protégeons-la », toujours en utilisant #COP15 et #GénérationsVivantes!

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RÉFÉRENCES

(1) – ONU Climat Infos, 13 septembre 2021. L’engagement de plus en plus fort des peuples autochtones. En ligne : https://unfccc.int/fr/news/l-engagement-de-plus-en-plus-fort-des-peuples-autochtones 

(2) – IPBES, 2019. Le rapport de l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques – Résumé à l’attention des décideurs. 60 pages et annexes. En ligne : https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf 

(3) – IPBES, 15 mars 2021. Rapport de cadrage pour évaluer les causes profondes de l’érosion de la biodiversité et les déterminants des changements transformateurs (évaluation thématique) en vue de réaliser la Vision 2050 pour la biodiversité. 11 pages. En ligne : https://ipbes.net/system/files/2021-04/ipbes_8_4_transformative_change_fr.pdf

(4) – IPBES et GIEC, 2021. IPBES-IPCC co-sponsored workshop on biodiversity and climate change. 28 pages et annexes. En ligne : https://ipbes.net/sites/default/files/2021-06/20210609_workshop_report_embargo_3pm_CEST_10_june_0.pdf.

(5) – Stéphane Orjollet et Amélie Bottollier-Depois dans Le Devoir, 8 novembre 2022. « L’humanité a un choix: coopérer ou périr ». En ligne : https://www.ledevoir.com/monde/769790/l-humanite-a-un-choix-cooperer-ou-perir-avertit-guterres-au-debut-de-la-cop27.

Crédits

Rédaction : Marie-Audrey Nadeau Fortin

Révision : Gabriel Marquis, Anne-Céline Guyon