COP15: notre analyse en direct

7 décembre 2022

DERNIÈRE MISE À JOUR : Lundi 19 décembre 10h00

Du 7 au 19 décembre 2022, notre équipe sera à Montréal pour la 15e conférence des parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations-Unies. Ce grand rendez-vous international doit déboucher sur un nouveau cadre mondial pour restaurer et protéger la biodiversité d’ici 2030. Tout ce nouveau vocabulaire vous donne le tournis? Pas de panique! On a préparé un article qui démystifie tout ça.

Voici le compte rendu de nos chargés de projet pour chaque jour de la COP15.

Vendredi 16 décembre

Marianne Caouette (Chargée de projet Biodiversité et Forêt)

Enfin, c’est vendredi! Une journée tant attendue, car il s’agit de la clôture des Dialogues pour la biodiversité, une programmation qui comprenait dix panels intersectoriels sur les grands enjeux de cette COP. Dix discussions fort enrichissantes sur des thèmes tels que la pollution, le financement pour la biodiversité et la transition juste. Cette programmation s’est conclue avec un touchant panel sur le rapport humain-nature ainsi qu’un panel politique avec des représentants des différents partis du provincial. Un moment émouvant fut la présentation de la Chaise des générations aux politiciens, une initiative de Mères au front pour porter la voix des jeunes à la table des décideurs. L’amour que l’on porte à nos enfants, nos proches, devrait se refléter dans chacun des gestes que nous posons et des décisions que nous prenons au quotidien afin de construire ensemble monde plus doux, juste et connecté.

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

Déjeuner au restaurant avec mes collègues de Airbnb. Ça commence bien la journée, le ventre bien plein de poutine déjeuner, haha. Direction Université du Québec à Montréal pour une présentation suivie d’un atelier sur les AMCE, soit les autres mesures de conservation efficaces. Encore beaucoup de discussion reste à avoir pour mieux comprendre quels types de territoire et protection peuvent être compatibles avec une AMCE. Des craintes sont exprimées. Nous ne devons pas seulement comptabiliser les initiatives déjà existantes dans ce nouveau statut, nous devons avec un gain réel en conservation. En effet, s’il n’y a pas de menace à un tel site et qu’on lui attribue le statut d’AMCE, il n’y aura pas de gain, puisqu’il aurait été conservé de toute façon. J’assiste ensuite à une présentation au palais des congrès sur  les différents types de conservation autre que les parcs nationaux, dont les AMCE. Nous devons être innovants dans notre façon de conserver le territoire et diversifier nos outils de conservation afin d’atteindre des résultats importants. Fin de la journée avec le panel politique que j’organisais dans le cadre des Dialogues. Fébrile puisque c’est des députés et le ministre et que nous avons une animatrice de renom, j’essaie de penser à tout. J’en oublie des bouts et je remercie mes précieuses collègues pour leur aide. Le panel s’est très bien passé, les gens ont aimé et je suis satisfaite de cette fin pour les Dialogues pour la biodiversité, édition 1.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Tempête de neige ce matin (enfin)! C’est amusant de voir les délégué-e-s d’ailleurs dans le monde se prendre en photo avec les flocons. Ça me fait réaliser comme nous sommes chanceux de vivre cette saisonnalité. Avant-midi au Palais des congrès, j’en profite pour admirer quelques œuvres (parce que les artistes aussi peuvent nous aider à communiquer sur l’importance de protéger la biodiversité!), dont cette magnifique fresque réalisée par des jeunes.

En après-midi, dans un dialogue pour la biodiversité portant sur le lien entre l’humain et la nature, je retiens deux messages inspirants. L’un est de Laure Waridel : « L’amour est notre arme de construction massive pour la suite du monde ». L’autre est de Alexandre Warnet, conseiller municipal de Laval-des-Rapides. Il souligne que la transition écologique devra aussi être spirituelle, et que nous ne devrions pas nous gêner de parler de la Nature avec un grand N pour témoigner de sa grandeur et de l’amour que nous lui portons. Parce que j’ai envie de poursuivre et conclure sur cette lancée positive, je salue l’annonce du gouvernement du Québec d’assurer un financement d’environ 200 M$ pour la conservation dans le sud du Québec, à partir de son Plan Nature 2030 déjà annoncé.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Jour 10 de la COP et premier jour où je m’assois dans une salle de négociation en ayant le sentiment de comprendre ce qui est en train de se discuter. J’ai assisté au groupe de travail 2 dont une partie de l’ordre du jour portait sur la réalisation d’un plan d’action mondial pour intégrer les liens entre la biodiversité et la santé dans les politiques nationales. Cette discussion est loin d’être simple alors que des divergences d’idées fortes s’expriment quant à la reconnaissance du principe de responsabilité commune, mais différenciée et le rôle que doivent jouer les solutions basées sur la nature dans les réponses à apporter aux deux crises. Finalement, la présidente a fini par suggérer que cette discussion soit renvoyée à l’Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques (OSASTT) qui se tiendra avant la COP 16 et cela a été approuvé par les parties. 

Le midi, j’ai aussi participé à une action éclair du réseau mondial des jeunes pour la biodiversité (GYBN) dénonçant l’avancée trop lente des négociations à quelques jours de la fin de la COP15. Avec des parenthèses dessinées sur nos visages, nous nous sommes dirigés vers la salle où se déroulaient les négociations et nous nous sommes couchés au sol tandis qu’une jeune femme brandissait une pancarte dénonçant le nombre encore trop grand de textes entre parenthèses #NoMoreBrackets

NATURE QUÉBEC A BESOIN DE VOTRE AIDE!

Une bonne partie du travail de Nature Québec auprès du public à la COP15 n’est pas finançable par les gouvernements. C’est pourquoi nous vous demandons votre aide pour nous permettre de continuer à sensibiliser, mobiliser et agir de manière complètement  indépendante.

Jeudi 15 décembre

Marianne Caouette (Chargée de projet Biodiversité et Forêt) et Emmanuelle Vallières-Léveillé (Coordonnatrice Biodiversité et Forêt)

Nous avons débuté la journée par une conférence de presse pour nous renseigner sur l’avancement (ou pas) des discussions entourant le cadre mondial. À notre grande surprise, la moitié de l’événement a été consacrée à discuter de la venue prochaine d’une tempête de neige afin de préparer les participants de la COP. Une personne de la ville de Montréal est même venue expliquer la gestion de la neige au sein de la ville. Bref, ce fut bien amusant. Ensuite, nous sommes allées au lancement du segment de haut niveau des négociations où le ministre Guilbeault et le premier ministre Legault on fait une allocation (entre autres). Le président de l’Assemblée générale des Nations Unies a mentionné qu’il faut adresser les causes sous-jacentes de la perte de la biodiversité, notamment les façons dont on consomme, échange, produit et transporte. Ensuite, nous sommes allées à la Place Québec dans une séance «Cherche et trouve» le caribou, puisque que le gouvernement est particulièrement silencieux à son égard. Mais après avoir trouvé monarque, baleine, renard, orignaux, fous de Bassan et même un koala. Nous avons dû nous rendre à l’évidence: il n’y avait pas de caribou.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Une partie de ma journée a été consacrée à l’accélération de la conservation dans le sud du Québec. C’était beau de voir toutes ces initiatives réalisées par les organismes de conservation qui œuvrent en terres privées, ainsi que leur ingéniosité pour résoudre les problèmes les plus complexes. C’était beau aussi d’être témoin du soutien réciproque entre eux et les municipalités. On sent vraiment que les municipalités au Québec souhaitent s’impliquer activement dans la transition écologique. Mais les organismes de conservation (des OBNL, rappelons-le), autant que les municipalités, font face à des défis colossaux pour y arriver. Ce n’est pas normal que de protéger un milieu naturel pour le bien commun soit aussi long (jusqu’à 15 ans!) et aussi coûteux. Lors de cet événement, le ministre Charette a réitéré son engagement à soutenir la conservation dans le sud du Québec par l’entremise du Plan Nature 2030, annoncé en début de COP, et du Fond bleu (une promesse électorale faite en août dernier). Je dois avouer que j’espérais des annonces fraîches pour répondre à l’appel des organismes de conservation, qui demande un soutien de 750 M$, dont 300 M$ du Québec. J’ai néanmoins apprécié que le ministre souligne l’intention du Québec de réformer la Loi sur l’expropriation en 2023. Nous suivrons ce dossier avec intérêt! Le highlight de ma journée : Laure Waridel (une femme que j’admire), qui me reconnait dans la rue et me fait un high five.

Cyril Frazao, Directeur exécutif / Directeur général par intérim 

​​La veille au soir, j’ai assisté au cocktail réseautage du Québec (encore un autre!) Après avoir discuté avec nos nouveaux amis du fédéral et du provincial, j’en sors plein d’espoir pour une annonce concrète le lendemain par notre premier ministre lors de l’ouverture du High Segment Level pour lequel des ministres des pays membres sont présents pour dénouer des éléments majeurs pour le cadre mondial. Le jour arrive, les discours affluent et notre premier ministre nous parle de l’importance de rétablir notre lien avec la nature et de vouloir LE moment Montréal pour lequel on se souviendra…OK… Il parle de notre or bleu! C’est bien! Je trouve justement qu’on n’en parlait pas assez! Il nous annonce la concrétisation d’une promesse électorale sur un Fond bleu. Voilà… Mes espoirs d’une annonce sur la création d’une aire protégée se volatilisent… On aurait voulu entendre que protéger l’eau c’est protéger nos rivières et ses habitants, c’est mieux protéger nos bassins versants… l’opportunité d’annoncer la création de l’aire protégée autour de la rivière Magpie est manquée 🙁

Sinon, je me suis présenté plus tard à la journée organisée par des collègues de CNC, Corridor Appalachien, RMN et Nature Action Québec sur la conservation dans le sud. Le ministre de l’Environnement est venu appuyer l’importance de rééquilibrer la protection au Québec en misant sur le sud. C’est une très bonne nouvelle de voir à plusieurs reprises ce discours! Les collègues en conservation ont l’air d’être heureux de ce genre de discours surtout lorsque monsieur Charette parle aussi de moderniser la loi sur l’expropriation!

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Une journée qui commence par une action est forcément une bonne journée! Bravo à nos partenaires de Vigilance OGM et de la CBD Alliance d’avoir déployé des bannières pour dénoncer l’influence des milliardaires et des lobbies.

Le segment de haut niveau a enfin débuté. 126 ministres présents. Leur mission: dénouer tous les nœuds de négociations. On croise tou-te-s les doigts qu’ils y parviennent. Pour l’avenir de la planète, pour NOTRE avenir! Les discours d’ouvertures qui ont débuté ce segment avaient tous en commun de vouloir insuffler un élan pour la dernière ligne droite des négociations. Celui du président de l’Assemblée générale des Nations-Unies m’a le plus marqué. Non seulement c’est le seul à avoir dit clairement que le cadre mondial devait s’attaquer aux facteurs sous-jacents de la crise de la biodiversité, mais il a aussi conclu par ces mots : «Il est temps de nous sauver nous-mêmes!». Le premier ministre François Legault est aussi intervenu. Égal à lui-même, il a mis l’accent sur la fierté du Québec. Il veut qu’on se souvienne de la COP15 comme un «Moment Montréal», qu’il y ait un avant et un après COP15. Il a également rappelé qu’il n’y avait plus que 4 jours pour arriver à un accord. Il a raison, mais je ne peux m’empêcher de noter que son gouvernement est lui-même en train de manquer le fameux «Moment Montréal». Jusqu’à présent, nous avons eu très peu d’annonces à nous mettre sous la dent. Il aurait pu prêcher par exemple, on attend encore… 

Par contre, fait intéressant à noter du côté fédéral, Steven Guilbeault a ouvert la porte à enchâsser les objectifs du Canada de protection de la nature dans une loi afin d’en garantir leur atteinte. On ne peut que l’encourager dans cette voie.

L’analyse et l’opinion de Anne-Céline Guyon sur le discours du premier ministre :

Mercredi 14 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Ce matin, j’ai assisté à une présentation sur le caribou des montagnes du sud en Colombie-Britannique. Il n’en resterait qu’environ 1 200 individus. Quand ils ont commencé la présentation et exposé les enjeux de conservation et les menaces à sa préservation … j’avais l’étrange impression d’assister à une présentation sur le caribou de la Gaspésie! L’exploitation forestière qui avantage les prédateurs du caribou, les diverses activités qui occasionnent du dérangement, le manque de leadership du gouvernement provincial dans la mise en oeuvre d’un plan de protection du caribou…Comme quoi les enjeux sont très similaires d’un bout à l’autre du Canada! Heureusement, les communautés locales et autochtones se mobilisent et tentent de prendre les choses en main. Mais on ne doit pas oublier que la protection des espèces en péril est une responsabilité des gouvernements fédéral et provincial. Cette compétence partagée ne doit surtout pas devenir un frein au rétablissement de la biodiversité.

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

Aujourd’hui, journée “tranquille” pour moi en termes d’effervescence au cœur du Palais des congrès, mais tout de même bien occupée. Mon panel sur la protection et la restauration des terres avait lieu en avant-midi à la maison du développement durable. Les discussions ont été très intéressantes. Nous avons même pris plus de temps que prévu puisqu’il y avait plusieurs questions dans la salle. Les discussions se sont poursuivies après le panel. Je suis satisfaite du résultat. J’ai passé l’après-midi à préparer mes deux prochains panels, soit un sur la finance de la biodiversité et un autre sur l’application du cadre mondial pour la biodiversité post-2020 au Québec avec les différents partis politiques. Je termine ma soirée plus légèrement avec un peu de réseautage à la réception du gouvernement du Québec. D’un point de vue personnel, j’ai trouvé très intéressant de voir les gens avec de hauts postes dans la structure gouvernementale québécoise agir de manière décontractée et moins formelle. Ça ramène le côté humain aux relations entre les différents acteurs de la conservation.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Je commence la journée en assistant à la dernière rencontre du Collectif COP15! L’émotion est palpable, le moment est improbable; voilà que tout ce temps à travailler ensemble, à se parler pratiquement chaque jour, tire à sa fin! À notre échelle, un legs de cette COP sera certainement ces liens que nous avons pu tisser entre nous; je suis convaincue que ce n’est que le début de futures collaborations fructueuses! Je me dirige ensuite pour la première fois vers une séance de négociations, qui traitait des liens entre la biodiversité et la santé. Expérience que je ne pourrais pas qualifier de particulièrement palpitante. Je peux enfin constater de mes propres yeux à quel point les discussions avancent lentement, et que les crochets disparaissent tout aussi lentement. Direction Maison du développement durable, pour assister à des dialogues pour la biodiversité. L’un d’entre eux portait sur l’importance de bien communiquer sur la COP. J’en retiens notamment qu’il faut demeurer optimiste, car tout peut changer jusqu’à la dernière seconde. N’en demeure pas moins que je commence à être préoccupée par le manque d’engagements concrets du Québec pour protéger les espèces en situation précaire. Par exemple, le Québec pourrait préciser un échéancier pour réformer la Loi sur les espèces menacées et vulnérables, vieille de 33 ans, ou encore pour modifier son Règlement sur les habitats fauniques, de façon à étendre son application aux terres privées. En effet, en ce moment, les espèces animales ont tout intérêt à connaître la tenure des terres sur lesquelles elles se trouvent pour bénéficier de protection… Je me range également du côté des Innus d’Essipit et de Pessamit, qui déplorent l’absence d’annonces pour protéger le caribou jusqu’à maintenant, comme la création de l’aire protégée du Pipmuacan. Je termine la journée en me rendant à un événement ciné-discussion organisé par la Mobilisation 6600. La résilience, l’imagination et le courage de ce groupe citoyen sont absolument inspirants! Et que dire de leur slogan : Résister et fleurir.

Emmanuelle Vallières-Léveillé, Coordonnatrice Biodiversité et Forêt

De retour à Montréal ce matin. J’ai assisté à deux panels organisés dans le cadre des Dialogues pour la Biodiversité. L’un sur la protection et la restauration dans le cadre de l’atteinte de la cible de 30 % d’ici 2030 et l’autre sur l’importance de bien communiquer les résultats de la COP15. Ça fait du bien de rejoindre les autres membres de l’équipe dans ce tourbillon d’informations. Ce soir, je réfléchis à l’impact qu’aura cette COP au Québec. J’espère qu’il s’agira d’un point de départ d’une grande réflexion sur l’importance de protéger la nature et que des actions concrètes seront déployées au courant des prochains mois, des prochaines années.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Cette journée a été moins occupée par les négociations que par des considérations pratico-pratiques. Eh oui, ce n’est pas le tout d’organiser plein d’événements, mais il faut aussi en gérer les budgets et s’assurer de faire le suivi des factures qui s’accumulent. L’objectif, finaliser le plus possible, le tout avant la fin de l’année. Ça a le mérite de nous ramener sur le plancher des vaches comme on dit! 

En fin de journée, j’ai tout de même pris le temps d’aller assister à l’atelier de la communauté de pratique en communication climatique, organisé dans le cadre des dialogues pour la biodiversité. On est à cinq jours de la fin de la COP, mais on se demande déjà comment on communiquera sur la fin de cet événement. Différents scénarios sont envisagés selon les résultats, espérons que ce sera le plus positif qui se concrétisera…

Mardi 13 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Cet avant-midi, j’ai assisté (à distance) pour la première fois à une séance de négociations autour du texte cadre de la COP15, sur la cible 18 qui porte sur les incitatifs économiques néfastes pour la biodiversité. J’ai été réellement fascinée par le temps que peut nécessiter l’adoption d’une seule phrase de texte par l’ensemble des pays présents, frappée par l’importance du coprésident pour l’efficacité des négociations (des petites blagues lancées de temps à autre semblaient alléger l’atmosphère!), et subjuguée par les positions et l’attitude des différents pays face aux différents enjeux. Ce fut une réelle prise de conscience de l’immensité du défi auquel font face ces pays, soit l’adoption d’un cadre mondial ambitieux pour la protection de la biodiversité et ce, considérant des contextes socio-économiques et des enjeux complètement différents. Je ne voudrais pas être dans leurs souliers!

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

J’ai assisté à la conférence de discussion entre la scientifique en chef du Canada et le ministre de l’environnement. Il faut s’assurer de la qualité de la protection du territoire, mais aussi d’avoir des suivis dans le temps. Il faut également sensibiliser la société civile et trouver une manière de le faire qui n’est pas éco-anxiogène. Le message le plus important à retenir de cette brève discussion est que le ministre Guilbeault mentionne avoir besoin de se faire pousser dans le dos pour aller plus loin, plus vite «C’est noté, nous allons continuer notre pression afin de vous aider dans votre travail M. Guilbeault.» J’ai ensuite assisté à une présentation de l’Algérie sur les aires protégées et les services écosystémiques dans leur pays. Il est intéressant d’apprendre sur les types d’aires protégées d’un autre pays pour possiblement bonifier notre vision de la conservation au Québec. Il existe d’énormes différences entre les types d’aires protégées partout dans le monde, que ce soit au niveau de la terminologie que des activités qui y sont permises. J’ai terminé la journée en travaillant sur les panels des dialogues pour la biodiversité que j’organise avec ma collègue Marianne et avec Gaïa du Projet de la Réalité climatique Canada. J’ai rencontré Mme Catherine Perrin, l’animatrice du panel de clôture avec les partis politiques et cela a fait du bien de faire avancer la préparation de ce panel qui arrive à GRANDS pas.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Une partie de la journée se déroule sous la thématique des enjeux autochtones, alors que j’assiste à une conférence de Marjolaine Étienne, présidente de Femmes autochtones du Québec. Elle explique l’importance de remettre les femmes et les filles autochtones au cœur des luttes contre les crises climatiques et de la biodiversité. Traditionnellement, les décisions étaient prises par les femmes, mais ce rôle prépondérant a été bafoué, notamment par le colonialisme et la discriminatoire Loi sur les Indiens. J’ai ensuite eu la chance d’être invitée (grâce à mes collègues, héhé) à une discussion entre David Suzuki, sa fille Severn Cullis-Suzuki et leurs invité-e-s, dont le chef de la Nation Atikamekw de Manawan, Sipi Flamand. J’ai eu l’occasion d’échanger avec lui sur le blocage par la famille Dubé du km 60 de la route forestière qui mène à Manawan, lequel dure depuis près d’un an maintenant. Au centre de ce conflit, des coupes forestières réalisées sur le territoire de la famille Dubé, en particulier dans une érablière d’importance, et ce en dépit d’un moratoire décrété par Manawan. Chaque jour de la COP nous le rappelle pourtant : les peuples autochtones doivent être au cœur même des solutions pour protéger la nature. Il ne s’agit pas simplement de faire des consultations esthétiques auprès d’eux. Je réfléchis aux différentes collaborations possibles en ce sens. 

Sur un autre sujet, le gouvernement du Canada a annoncé un financement supplémentaire de 90 millions de dollars sur 3 ans pour prolonger le Programme de conservation du patrimoine naturel (en terres privées). Il existe d’autres sources de financement, certes, mais quand on sait que le coût de l’acquisition d’un milieu naturel dans les grands centres urbains peut facilement se chiffrer en millions de dollars au Québec, je doute qu’un tel montant soit suffisant pour tout le pays! Parlant d’argent, je terminerai en soulignant que j’ai pris conscience aujourd’hui qu’il existe un risque réel que nous terminions la COP sans cadre mondial, et donc sans objectifs pour arrêter et renverser le déclin de la biodiversité jusqu’à la COP16, en Turquie. Ce serait catastrophique, mais la question du financement est particulièrement complexe à régler et il est primordial que les États parviennent à une entente rapidement.

Rachel Charbonneau, Chargée de projet Agriculture

J’ai assisté en direct à la conférence de presse de la mi-COP par le président. C’est impressionnant d’être parmi les journalistes et tous ces dignitaires. La conférence a débuté par des remerciements et des tapes dans le dos pour dire combien tout le monde collabore bien et que tout le monde travaille pour que le texte du cadre mondial avance. Le financement a été le principal sujet de discussion. C’est l’élément clé qui fera le succès de cette conférence. Le soir même, les pays en développement ont quitté les négociations puisqu’ils n’étaient pas satisfaits des propositions des pays plus riches.  

Je crois que ma journée a été particulièrement marquée par les grands écarts entre les pays du nord et du sud. Je les ai entendus lors des négociations, mais aussi lors d’un panel sur les solutions fondées sur la nature financées par des compagnies privées. Des exemples de réussites avec des communautés autochtones du Canada étaient présentés, c’était très inspirant de voir que les communautés locales étaient à la base des décisions. En contrepartie, deux participants ont démontré par des exemples de leurs pays, de l’Afrique de L’Est et de l’Amérique latine, que les populations locales n’étaient que peu considérées et que les droits humains sont rarement respectés lorsque des étrangers veulent implanter ce même type de solutions dans leur territoire. Il est important, pour nous privilégier, d’être ouverts et empathiques aux difficultés vécues ailleurs dans le monde. Nous devons comprendre pourquoi ces populations ont une perte de confiance envers certaines grandes compagnies et les gouvernements de l’occident.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Aujourd’hui, l’arrivée imminente des ministres est sur toutes les lèvres et les différents président-e-s des groupes de travail pressent le pas des délégations pour arriver à des compromis au plus vite. 

En fin d’après-midi, j’ai assisté à la deuxième rencontre entre Environnement Canada et les ONG canadiennes présentes à la COP. Le ministre Steven Guilbeault était présent en personne. D’après lui, la collaboration improbable entre la Chine et le Canada fonctionne plutôt bien, favorisant du même coup le dialogue entre bloc de l’Ouest et bloc de l’Est dans le cadre de ces négociations. Il nous confirme toutefois que les discussions autour du financement sont difficiles. Plus exactement, il y a deux enjeux distincts: la création d’un nouveau fonds versus la mobilisation de ressources existantes ainsi que des discussions sur  le montant financier à mobiliser. D’après certaines sources, il faudrait de 200 à 700 milliards de dollars par an pour atteindre les cibles visées dans le cadre mondial! Des chiffres qui donnent le tournis et les pays riches ne sont pas tous prêts à assumer leur part de responsabilité. D’ailleurs, un peu plus tard en soirée, on a assisté à un véritable coup de théâtre: les délégations des pays en développement ont quitté les négociations autour du financement, arguant la mauvaise foi des pays riches.

La COP15 : bonne ou bad COP?

La COP15 qui qui se tient à Montréal est particulièrement importante, puisqu’elle doit mener à l’adoption d’un nouveau cadre mondial sur la biodiversité. Pour savoir si on a affaire à une «bonne» ou une «bad» COP, voici 4 critères pour évaluer son succès.

Lundi 12 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

On ne fait qu’entamer la 2e semaine et déjà, je sens que les négociations s’intensifient. Plus de gens qui font la file à la sécurité le matin, les annonces du gouvernement canadien qui déboulent. Les démarches de ce dernier pour se positionner comme chef de file dans la production « responsable, inclusive et durable » des minéraux critiques me préoccupent particulièrement, notamment avec le dévoilement récent de la stratégie canadienne sur les minéraux critiques qui facilite les projets miniers, et aujourd’hui, l’annonce de l’Alliance pour des minéraux critiques durables. Déjà, les titres miniers sont un obstacle à la création de plusieurs aires protégées et une menace non négligeable à l’intégrité écologique des milieux naturels, sans compter les déchets miniers toxiques qui laissent un lourd héritage souvent indélébile. Mais question de ne pas vous laisser sur une note alarmante, le gouvernement canadien s’est également engagé aujourd’hui à restaurer 19 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici 2030 dans le cadre du Défi de Bonn (Bonn Challenge), lancé par l’UICN en 2011. À titre comparatif, le Brésil, qui précède le Canada au sommet du classement de la superficie forestière totale, s’est engagé en 2016 à restaurer 12 millions d’hectares.

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

J’ai débuté ma journée avec le panel sur la restauration des forêts au pavillon canadien dans le cœur de la COP15. J’y ai appris qu’il y a 3 conventions globales sur la biodiversité et de l’argent qui vient avec ces conventions. L’enjeu est de savoir comment l’utiliser. J’ai appris quelques initiatives qui ont piqué ma curiosité, tel que le réseau international des forêts modèles et le partenariat global sur la restauration des terres et des forêts. Je vais aller creuser là-dessus lorsque les journées seront moins occupées. Je suis ensuite allée voir le panel sur la biodiversité, l’économie et la transition juste qui a eu lieu à la Maison du développement durable. La crise de la biodiversité est beaucoup plus complexe que la crise de la biodiversité. Il faut s’assurer que les entreprises comprennent leur impact et embarquent dans la lutte commune. Il faut bien comprendre les impacts pour mettre en place les bonnes solutions. Les solutions sont multiples et aucune solution ne peut être appliquée à l’ensemble des problèmes. J’ai terminé la journée au Carnaval de la biodiversité au Centre St-Jax. Il y avait des prestations de cirques, des jeux en bois, fabriqués à partir d’arbres malades. J’y ai fait du réseautage.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Je commence ma journée en voulant me rendre au Sommet Nature et Culture. Je me perds dans le Palais des congrès (un classique). À mon arrivée, il n’y a plus de place assise, et surtout plus d’appareils pour la traduction. La présentation étant en mandarin (?), je me dis que je peux probablement mieux investir mon temps ailleurs. Direction Pavillon du Québec, pour une conférence sur l’importance de lier la santé à la biodiversité. Je suis d’ailleurs surprise de constater que la santé ne soit pas plus imbriquée dans le cadre mondial (la cible 12, sur l’accès à la nature, se porte pourtant bien à ça). Je me déplace ensuite vers le quai Alexandra du port de Montréal, pour un panel de discussions entre le maire de Québec, Bruno Marchand, et la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin. J’y apprends que la ville de Québec a entrepris des démarches pour obtenir la reconnaissance de région de biosphère de l’UNESCO. Je suis curieuse de savoir comment une telle reconnaissance se traduira en milieu urbain. Maison du développement durable pour le reste de la journée : j’assiste à un panel sur la transition juste et à toute une série de points de presse en ligne. C’est littéralement le marathon des annonces par le fédéral (j’en ai dénombré pas moins de cinq)!! Sans repasser chacune d’elles en revue, le lancement du premier Conseil jeunesse de Ressources naturelles Canada attire mon attention. Le but de ce conseil est de reconnaître l’importance de consulter les jeunes et de les écouter sur les questions entourant le climat et les ressources naturelles. Espérons que ces derniers pourront réellement s’approprier cette structure et qu’elle ne deviendra pas simplement un fardeau administratif. Je termine ma journée en présentant les annonces de Montréal, du Québec et du Canada aux autres membres du Collectif COP15, lors de notre débrieffage journalier.

Cyril Frazao, Directeur exécutif / Directeur général par intérim 

Alors que le 7e sommet sur les gouvernements infranationaux et les villes tire à sa fin, il est temps de faire un petit bilan sur ce sujet. On n’a jamais autant parlé de l’importance du rôle des municipalités pour la protection de la biodiversité. Pendant ce sommet, plusieurs interventions ont appuyé le fait que ces gouvernements de proximité doivent davantage recevoir des investissements pour leur permettre d’acquérir davantage de milieux naturels. Il a été souvent question de revoir aussi des outils législatifs comme la loi sur l’expropriation. Plusieurs annonces importantes ont été dévoilées notamment au niveau de la Communauté Métropolitaine de Montréal qui s’engage à protéger 30% de son territoire. Cela passe aussi par l’acquisition de 9 terrains de golf à des fins de restauration. Plusieurs municipalités embarquent aussi dans ce mouvement comme la Ville de Québec et de Montréal. Cette dernière a aussi lancé l’Engagement de Montréal regroupant 15 actions pour protéger la biodiversité. À l’heure actuelle, 47 villes dans le monde y adhèrent déjà, qui représentent 113 millions de personnes.

Pour l’occasion, la ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, a annoncé l’établissement d’un bureau du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) à Montréal. ONU-Habitat développera le Programme mondial sur les villes vertes, résilientes et durables, qui visera à répondre au besoin urgent de traduire la recherche et les innovations en conseils politiques et en actions concrètes en matière de solutions basées sur la nature.

Enfin, plusieurs actions concrètes ont été présentées à travers plusieurs municipalités dans le monde. Mais citons le projet d’agrandissement du parc du Mont-Royal qui sera déployé sur 20 ans et ajoutera l’équivalent de plus de 5 terrains de soccer.

Rachel Charbonneau, Chargée de projet Agriculture

Aujourd’hui deux annonces touchent l’agriculture.  Le plan d’agriculture durable sera bonifié de 25 millions. Malheureusement, dans l’application de ce plan,  les agriculteurs pionniers et avant-gardistes en agroenvironnement ne sont pas rétribués, mais c’est un début.  Deuxième annonce, le fédéral a ouvert une consultation publique sur sa stratégie pour l’agriculture durable, je ne manquerai pas d’y participer. 

En avant-midi, j’ai entendu des scientifiques de partout à travers le monde parler de l’importance de revoir nos modes de production pour réduire l’impact sur la biodiversité. Ce que j’ai retenu est que tout est interrelié et que notre consommation a des répercussions à travers le monde. L’exemple qui est souvent utilisé est celui de l’élevage industriel des crevettes en Asie. Ces productions causent des dégâts environnementaux importants en détruisant les milieux naturels.  Ils ont aussi un impact en Afrique puisque ces crevettes sont nourries par des farines de poissons provenant de leurs eaux côtières et diminuent l’accès à l’alimentation pour les populations locales.  Ces crevettes sont destinées en totalité à la population occidentale. Les panélistes ont maintes fois répété qu’il faut une volonté politique pour modifier le système agroalimentaire à travers le monde pour diminuer les impacts sur la biodiversité de l’agriculture.  

J’ai aussi assisté à un panel organisé par Équiterre qui liait la santé des sols à la santé de la population. Ce panel rappelle qu’il faut aborder les problèmes et solutions de façon holistique et multidisciplinaire. Le travail en silo est contre-productif.

Hubert Fortin, Chargé de projet en verdissement et design urbain

Aujourd’hui, j’ai passé une seconde journée au Sommet des gouvernements infranationaux et des villes. Hier, je soulevais certaines différences qui distinguaient les enjeux relatifs aux différentes villes dans le monde. Aujourd’hui sont ressortis certains éléments communs. Par exemple, le besoin d’augmenter le financement direct aux villes pour engager des actions pour la biodiversité. Valérie Plante ne s’est pas gênée pour cogner sur le clou. Sur le plan de la protection de l’environnement, on sent bien que la mairesse inspire ses homologues de partout dans le monde. Au terme du sommet, elle a notamment invité toutes les villes à signer « l’Engagement de Montréal » sur lequel 47 villes renommées dans le monde ont déjà apposé leur nom. L’engagement est constitué de 15 actions, mais ne fixe pas de cibles précises à atteindre. Il faudra attendre l’année prochaine, au « Pacte de Berlin », pour que ces cibles soient définies. Cela représente pour moi une certaine déception considérant l’urgence d’agir. J’aurais aussi aimé que la mairesse invite ses homologues à signer «L’Appel de Montréal» qui engage les signataires à ouvrir un dialogue sur les causes systémiques du déclin de la biodiversité. Cela est pour moi le cœur de problème et de la solution.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

On entame la deuxième semaine avec fébrilité. Les négociations ont continué à avancer durant la fin de semaine. Celles portant sur le financement international qui doit venir soutenir la mise en œuvre du cadre mondial sont particulièrement complexes.  Les pays en développement soulignent qu’il n’est pas possible de mettre en œuvre des plans ambitieux de protection, de conservation et de restauration de la biodiversité sans justice et solidarité internationale. 

Cette journée a aussi été marquée par plusieurs annonces du Fédéral, notamment celle sur la formation d’une alliance avec  l’Allemagne, l’Australie, les États-Unis, la France, le Japon et le Royaume-Uni pour des minéraux critiques durables.  Sachant l’impact du secteur minier sur les écosystèmes, cette annonce m’a fait sourciller. J’ai donc profité d’un moment où le ministre était seul pour lui signifier mes inquiétudes et lui demander une rencontre avec d’autres groupes environnementaux pour aborder directement avec lui l’ensemble de différents enjeux autour du développement de ce secteur. L’ouverture était là. Affaire à suivre… 

Fait à noter, au moment même où une autre annonce avait lieu au pavillon du Canada quant à à la restauration de 19M d’hectares de paysages dégradés et déboisés , une manifestation d’Amazon Watch avait lieu juste à l’extérieur pour dénoncer le saccage de terres en Amazonie par une minière canadienne!

La journée s’est finie avec un souper avec des représentant-e-s de la Commission au développement durable de l’Assemblée nationale française. Au menu, échanges sur les stratégies et les collaborations possibles.

Samedi 10 et dimanche 11 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Samedi, j’ai marché derrière les Premiers peuples. Parce que ce sont eux, la force vive qui nous tire vers l’avant, qui nous montrent la seule voie responsable, celle qui consiste à protéger la biodiversité, et qui nous apprennent à voir avec les yeux du cœur pour enfin vivre en harmonie avec la nature.

Samedi, j’ai marché aux côtés du caribou. Plus qu’un symbole de la biodiversité des forêts et montagnes québécoises, Atiku fait partie intégrante de la culture et du mode de vie de plusieurs communautés autochtones qui se battent au quotidien pour le sauver.

Samedi, j’ai marché main dans la main avec des sœurs, frères, collègues, ami-e-s, voisin-e-s, cousin-e-s et concitoyen-ne-s. Des humains, tous uniques, mais unis par un seul et même objectif.

Samedi, j’ai marché pour la biodiversité, et pour que les décideurs suivent la voix de la nature.

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

Samedi, c’était la marche pour la protection de la biodiversité et des droits humains. Nous avons bravé le froid pour envoyer un message fort aux instances gouvernementales. Nous voulons démontrer l’urgence d’agir. Il est impératif de changer nos modes de vie actuels afin de faire face à cette crise et nous lançons le message que les gouvernements n’ont pas le droit d’attendre ni d’échouer. 

Également, les droits humains sont au cœur de la COP15 et ils doivent être inclus dans toutes les négociations et les enjeux de ce futur cadre mondial pour la biodiversité. Il est horrifiant de prendre conscience de tous les droits bafoués des communautés autochtones et locales dans la protection du territoire. Les discours des différentes communautés suivant la marche nous montrent que la pointe de l’iceberg. Bien gelée, j’ai terminé ma journée avec un petit 5 à 7 avec les gens du Collectif COP15, collectif de la société civile. 

Dimanche, congé bien mérité, je crois. 😉

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Le samedi 10 décembre, j’ai participé avec mes collègues à La grande marche pour le vivant et les droits humains. 3500 personnes étaient au rendez-vous, une centaine d’organisations de la société civile et surtout, des délégations autochtones de partout à travers le monde. Des représentant-e-s de certaines de ces communautés ont pris parole à la fin de la marche, un moment riche en émotions. J’ai été particulièrement bouleversée par la dénonciation de la violence des mines canadiennes sur les territoires des Premières Nations de l’Amazonie. Le lendemain, journée de congé pour me remettre un peu de cette première semaine pour le moins chargée. Lors d’un déplacement, je croise par hasard une citoyenne, visiblement émotive (et moi aussi), en train d’installer un panneau sur une barricade du Palais des congrès indiquant « Try hard, for all of us ».

Et si l’on faisait tou-te-s la même chose, peut-être pourrions-nous démontrer aux dirigeant-e-s de la planète à quel point la population à l’extérieur des murs du Palais des congrès est inquiète?

Rachel Charbonneau, Chargée de projet Agriculture

Comme toute mon équipe, samedi j’ai marché pour le vivant. J’ai marché pour mes enfants et tous les enfants du monde. J’aimerais qu’ils puissent s’épanouir dans un monde juste et en harmonie avec la nature.

Pendant ma journée de repos, j’en ai profité pour aller au musée voir l’exposition sur Jean-Michel Basquiat, un artiste engagé et qui dénonçait la société américaine des années 80. Il y a diverses façons de se faire entendre!

Catherine Bégin, Chargée des communications numériques

Samedi je commence la journée en grand avec quelques collègues : un brunch soutenant! Il n’est pas question que l’un-e d’entre nous s’évanouisse en pleine manifestation! Durant cette grande marche pour la biodiversité, je cours à gauche et à droite pour tout documenter et prendre en photo ce rassemblement de 3500 personnes qui s’unissent pour la planète. S’il ne faisait pas aussi froid, je verserais probablement une larme! Entre une entrevue éclair avec Anne-Céline pendant la marche (vous pouvez la voir ici!) et des slogans pour les caribous chantés en chœur avec les collègues, je me rends sur la terrasse d’un édifice pour prendre des photos aériennes de la foule. Un gros merci à Pierre, un fervent militant pour la biodiversité, qui m’a proposé cette idée. Comme quoi, l’union fait vraiment la force! 

Cette belle journée forte en émotions constitue donc la fin de ma présence à Montréal. De retour à Québec, je vais continuer mon travail tout en épaulant mes collègues encore sur place. Pas de repos pour protéger la biodiversité!

Hubert Fortin, Chargé de projet en verdissement et design urbain

La fin de semaine a commencé en force avec la Grande marche pour le vivant samedi. Toute la délégation COP15 de Nature Québec y était. C’était vraiment galvanisant de voir ces 3500 beaux visages braver le froid glacial pour sauver la planète!

Dimanche, c’était pour moi le début du Sommet des gouvernements infranationaux et des villes. Ce qui m’a le plus marqué était de voir à quel point les enjeux sur le plan de la sauvegarde de la biodiversité peuvent être différents entre les différentes villes à travers le monde : le maire de la ville de Quelimane en Mozambique nous présentait la manière dont il essayait de démontrer à ses citoyen-ne-s que le fait de couper le bois dans les mangroves allait affecter leur principale source de revenus : la pêche. Le gouverneur de Jalisco au Mexique nous expliquait comment il avait réussi à sauver 7000 hectares de forêt en créant une certification de Tequila «libre de déforestation». Finalement, de retour chez nous, c’était encourageant d’entendre la vice-présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal annoncer l’engagement d’atteindre la cible du 30% d’aire protégée d’ici 2030 à travers le programme de la Trame verte et bleu du Grand Montréal.

Gabriel Marquis, Responsable des communications

Comme pour l’ensemble de mes collègues de Nature Québec (et des autres organisations environnementales), la journée de samedi aura été monopolisée par la Grande Marche pour le Vivant et les droits humains. Notre travail aux communications était, en amont, d’inviter le plus de participant-e-s possible à la marche, en dépit du très court délai (la marche a été officialisée début novembre) et du froid de décembre. Ce dernier était d’ailleurs au rendez-vous en ce samedi matin, occasionnant un petit stress : la foule allait-elle l’être aussi? Finalement, ce sont tout de même 3500 personnes qui vinrent porter un message important pour les négociateurs : l’échec n’est pas une option, il nous faut un nouveau cadre mondial ambitieux et respectueux des droits humains. Notre seconde mission était de faire en sorte que ce message soit entendu. Au péril de nos doigts (toujours amener des HotPads), nous l’avons amplifié sur les réseaux sociaux et dans les médias. Vous pouvez d’ailleurs voir quelques photos et vidéos sur notre compte Instagram. Dimanche matin, la marche jouissait d’une assez bonne couverture médiatique pour que je puisse conclure que notre mission avait été globalement accomplie. Maintenant, est-ce que le message sera ÉCOUTÉ? La prochaine semaine nous le dira.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Samedi, c’était le grand jour de la Marche pour le vivant et les droits humains. Inutile de vous dire qu’elle a commencé tôt alors qu’avec l’équipe de coordination ont devait régler tous les derniers détails et tout mettre en place pour le départ de 13h. Une dernière rencontre de logistique, et je saute d’entrevues en entrevues pour répondre aux nombreux médias du monde entier qui se sont déplacés pour l’événement. Sans oublier l’équipe de RAD qui continue de me suivre pour leur reportage sur la COP15 (qui sera publié après la COP). Il a fait un froid de canard mais malgré ça, la population a répondu présente. Merci! 

En organisant cette marche, nous voulions envoyer un message fort aux négociateurs: pas de protection du vivant sans respect des droits humains. C’est pour cela que nous avons donné la parole aux membres de peuples autochtones d’ici et d’ailleurs mais également à des organisations internationales du Sud-Global. Espérons qu’il a été entendu!

Dimanche, une journée pour prendre soin de soi après tout ça.

NATURE QUÉBEC A BESOIN DE VOTRE AIDE!

Une bonne partie du travail de Nature Québec auprès du public à la COP15 n’est pas finançable par les gouvernements. C’est pourquoi nous vous demandons votre aide pour nous permettre de continuer à sensibiliser, mobiliser et agir de manière complètement  indépendante.

Vendredi 9 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

J’attends toujours des annonces dans le dossier du caribou… c’est tout ce que je j‘avais à dire pour aujourd’hui.

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

Aujourd’hui, j’assiste à une présentation sur la foresterie durable et la conservation de la biodiversité. On y parle des autres mesures de conservation efficaces (AMCE). Encore une fois, toujours la même inquiétude m’habite. On souhaite comptabiliser des initiatives existantes. On mentionne que sur le territoire forestier sous aménagement, un peu plus de la moitié du territoire est non aménagée (pour diverses raisons, dont certaines d’accessibilité ou de protections existantes) et qu’on souhaite puiser là-dedans pour y identifier des AMCE. Ce que je souhaite, c’est qu’on s’attarde davantage à comment améliorer les pratiques forestières pour qu’elles soient compatibles à un statut d’AMCE. Dans ce cas, on a un réel gain en conservation et non un simple décompte pour atteindre futilement notre cible de 30%. Je crois qu’il est bien de faire les deux, mais en ce moment, je sens que l’accent est beaucoup plus mis sur le décompte que sur les gains réels. J’assiste ensuite à une présentation sur les forêts de la République démocratique du Congo comme solution à la crise de la biodiversité et du changement climatique. Ce pays présente une richesse incroyable et est un puits de carbone important. On met l’accent sur l’importance des partenariats entre les pays pour le maintien de cette richesse. Finalement, je termine la soirée avec une présentation de la CBD Alliance sur les différents enjeux entourant cette COP. Les droits humains, bafoués avec la protection des terres, sont au cœur des discussions. On y mentionne également le risque très présent d’écoblanchiment et qu’il faut assurer une surveillance des technologies pour éviter leurs effets nuisibles potentiels.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

C’est la journée du Québec dans le Pavillon du Québec, et j’en profite pour assister à différentes conférences, notamment sur l’indice de circularité de l’économie et sur le plus récent avis du Comité consultatif sur les changements climatiques « Climat et biodiversité : redéfinir notre rapport à la nature ». Conférence passionnante tout autant que les conférencier-ère-s! Notre rapport à la nature étant un sujet qui me tient particulièrement à cœur pendant cette COP, une intervention a attiré mon attention: au-delà de la cible de 30%, il existe d’autres façons de protéger la nature, comme la reconnaissance de ses droits par l’entremise de statut juridique. La rivière Magpie est un bel exemple en ce sens, une initiative qui a d’ailleurs reçu il y a deux jours à peine le prix Droits et libertés 2022 de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Dans un autre registre, je suis heureuse d’apprendre qu’après un début plutôt lent (ah, la sémantique!), les négociateur-trice-s commencent à se pencher sur des sujets plus difficiles, dont la fameuse cible du 30%, la question du financement et l’objectif A, lequel doit absolument préciser que le cadre mondial doit permettre d’arrêter et de renverser le déclin de la biodiversité, sans quoi l’application même de celui-ci est compromise. Enfin, diverses prises de conscience en soirée, alors que j’assiste à un panel de discussion de la CBD Alliance. Notamment, la notion de certification; on ne peut pas protéger la nature parce qu’on a peur de perdre une certification. On doit protéger la nature simplement pour protéger la nature, l’argument est suffisant en soi. Je m’interroge sur la façon dont je ferai percoler cette philosophie dans mon travail par la suite.

Rachel Charbonneau, Chargée de projet Agriculture

Aujourd’hui je veux faire part de mes souhaits. J’aimerais qu’il y ait une vraie discussion au Québec sur la nécessité de transformer notre système agroalimentaire pour protéger la biodiversité.  Le sujet est omniprésent lors de cette COP15, mais peu présent dans le discours du gouvernement. Cette problématique a été discutée lors des conférences sur les causes sous-jacentes de la crise de la biodiversité, mais le débat doit avoir lieu au Québec en incluant la société civile et des experts de diverses disciplines. Un autre de mes souhaits est que l’on reconnaisse et intègre le savoir traditionnel des premiers peuples en agriculture et pour transformer notre système alimentaire.

Catherine Bégin, Chargée des communications numériques

Début de journée avec Gabriel, on se rend visiter l’Espace Générations Vivantes. Il m’entraîne dans une conférence sur les forêts de la République démocratique du Congo (RDC). Entre vous et moi, je ne m’attendais à rien… puisque je ne connais pas le sujet du tout! Choc en apprenant la réalité des habitants de ce pays. Alors que les pays industrialisés n’ont que le mot biodiversité aux lèvres, certains habitants comme ceux de la RDC ont des préoccupations encore plus grandes: survivre. En effet, difficile de demander à un peuple de protéger la biodiversité quand ces mêmes personnes ont elles-mêmes peur pour leur vie… Je comprends alors à ce moment l’importance de la dimension humaine dans la protection de la biodiversité et à quel point les décisions positives pour la nature peuvent avoir un impact positif sur des populations.

Hubert Fortin, Chargé de projet en verdissement et design urbain

Jour 2 à la COP15. Je me sens déjà plus en zone de confort aujourd’hui. La journée commence en prenant connaissance d’une bonne nouvelle! : L’intégration de mesures pour concrétiser la transition écologique dans la révision des règlements d’urbaniste de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. La révision touche principalement au verdissement, à l’agriculture urbaine et à la mobilité durable. Très inspirant pour d’autres villes.

 J’assiste ensuite à une présentation du Comité consultatif sur les changements climatiques qui présente un avis sur l’adoption d’une Stratégie nationale sur la biodiversité. Ils adressent notamment l’importance du financement de la sphère municipale et agricole pour l’application de la stratégie, ainsi que la nécessité de rendre les financements conditionnels aux bonnes pratiques. Des outils pour quantifier le capital nature doivent également être mis en place au même titre que d’autres investissements afin de donner un réel poids à la biodiversité. Des recommandations qui adressent quand même bien l’enjeu en profondeur. Benoit Charrette était présent et bien à l’écoute. Du moins, je l’espère!

Gabriel Marquis, Responsable des communications

Une journée un peu plus en retrait de l’action, pour réfléchir et observer. Le matin, je passe faire un tour à l’Espace Générations Vivantes où se tient la conférence Deuxième son de cloche pour les forêts de la République démocratique du Congo. À un moment, le conférencier s’interroge : comment espérer protéger les forêts de la RDC quand même ceux qui en sont les gardiens sont menacés ? Cette question rhétorique résume à elle seule l’importance de l’enjeu des droits humains en lien avec la protection de la biodiversité  : l’un ne va pas sans l’autre. En après-midi, retour en zone bleue, où je tente de glaner de l’information sur l’avancement des négociations en m’installant dans l’immense salle de presse.  Beaucoup de bruit, mais peu de concret à me mettre sous la dent. J’apprends finalement au matin que seuls 3 des 22 objectifs du prochain cadre mondial ont jusqu’à maintenant fait l’objet d’un accord (notamment et heureusement, c’est le cas de celui concernant la consultation des peuples autochtones dans les nouveaux accords de conservation). Beaucoup à faire encore donc, et le temps file! La société civile devra mettre la pression dans la prochaine semaine.

Jeudi 8 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Enfin, du soleil ce matin! Ça fait du bien sur l’énergie et le moral! Encore aujourd’hui, mon cerveau est en ébullition constante du réveil au coucher face à toutes les choses à faire: assister à des événements, surveiller l’actualité, finaliser l’organisation de panels, préparer une entrevue… Pas question de s’ennuyer! Le premier événement auquel j’assiste est tenu par l’IPBES; on y présente deux récents rapports, l’un sur les diverses valeurs de la nature, l’autre sur l’utilisation durable des espèces sauvages. Une des réflexions clés, c’est que l’on doit s’éloigner des valeurs axées sur le court terme et des gains individuels et matériels. Autre moment fort: l’Appel de Montréal à poursuivre le dialogue sur les causes sous-jacentes de la perte de biodiversité. Le constat des expert-e-s est clair: il est impératif que des changements transformateurs s’opèrent sur les systèmes socio-économiques et les systèmes de valeurs pour réussir à renverser le déclin de la biodiversité. Ironiquement, alors que ce dialogue ne fait que débuter dans l’espace public et politique, plusieurs valeurs auxquelles on fait référence sont incarnées par les communautés autochtones au quotidien depuis des millénaires.

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

Début de journée avec une rencontre quotidienne de la CBD alliance. Difficile de se retrouver avec les termes et les différents accents. Sommes toutes, j’en comprend qu’on s’inquiète de la transparence des négociations. Les groupes de travail se transforment beaucoup trop en un type de rencontre plus privé. Il faut s’assurer que le tout reste accessible aux observateurs. J’assiste ensuite à une rencontre sur la définition des autres mesures de conservation efficaces, un type de protection différents de l’aire protégée, mais qui assurent également une conservation de la biodiversité. Nous nous inquiétons sur la désignation de ces AMCE puisqu’on semble viser davantage une reconnaissance des initiatives existantes qu’une réelle amélioration de la conservation sur d’autres sites. Cela risque de faciliter l’atteinte du 30% sans réel gain à la conservation. Je termine ma journée avec la clôture des conférences sur les solutions aux causes sous-jacentes. Très intéressant de pouvoir échanger avec différents organismes et participants.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Jour 3 de la COP. Petite nuit (c’est difficile de dormir quand on se couche aussi stimulée!), ma journée commence donc un peu plus au ralenti. Café du matin en main, je prends connaissance d’une action de Greenpeace visant à dénoncer l’échec du précédent cadre mondial et à faire pression auprès des décideurs pour que le prochain texte négocié soit à la hauteur des enjeux, et pour que les peuples autochtones et les communautés locales soient au cœur des solutions. À cet effet, j’assiste en cours de journée à une conférence inspirante sur une initiative de conservation du caribou des bois, une collaboration entre le gouvernement du Canada et deux nations autochtones de l’Alberta, où science occidentale et savoirs ancestraux vont de pair. Sur un autre sujet, je me rends à un événement de Nature Canada, pendant lequel le ministre Steven Guilbeault annonce que 14 nouvelles villes canadiennes ont reçues la certification de « Ville amie des oiseaux », dont une première ville au Québec; Sainte-Anne-de-Bellevue. Souhaitons que d’autres villes québécoises emboîtent le pas! Je termine la journée à l’événement de fermeture sur les causes sous-jacentes de la perte de biodiversité, pendant lequel l’Appel de Montréal est lancé. Cet appel invite l’ensemble de la société à poursuivre la discussion sur les causes indirectes (systèmes politiques, économiques et sociétaux en place) des crises de la biodiversité et du climat. Tous les espoirs sont permis, mais encore faut-il que les engagements soient sincères.

Rachel Charbonneau, Chargée de projet Agriculture

Quelle journée parsemée de rencontres passionnantes!  La matinée a commencé avec des discussions sur le besoin d’assouplir les méthodes de réglementations des villes pour permettre à des projets socioécologiques innovants de s’implanter.  Je poursuis ma journée en assistant au coup d’éclat dénonçant la présence du lobbyiste représentant l’industrie des pesticides CropLife, à une COP sur la biodiversité. C’est l’équivalent de la présence des compagnies pétrolières à la COP Climat. Je poursuis ma journée avec une conférence sur l’agroécologie et l’importance que le terme soit inclus dans le texte officiel sous la cible 10. Il est actuellement entre parenthèses. L’accent est mis sur le fait que plusieurs peuples et communautés pratiquent cette agriculture depuis des millénaires et qu’elle a permis d’assurer la sécurité alimentaire, la santé des habitants et la préservation des écosystèmes. 

J’ai fait un saut au lancement du rapport sur la possibilité de créer des emplois décents par la mise en œuvre des solutions nature; Decent Work in Nature-based Solutions. Encore une fois, il a été répété qu’il y a beaucoup de risques d’écoblanchiment reliés à ce type de solutions et qu’il est important de respecter les standards élaborés par l’UICN. Cette journée bien remplie s’est terminée par un souper improvisé avec des femmes militantes en environnement dans divers domaines. Nous avons eu des discussions passionnantes sur notre travail et sur ce que l’on souhaite améliorer dans notre système alimentaire. J’ai hâte à demain!

Catherine Bégin, Chargée des communications numériques

Petit matin plus tranquille après m’être couchée à minuit pour finaliser ce blogue (qu’on appelle affectueusement carnet de bord à l’interne!). Bol de granola en main (fais maison l’avant-veille!), je commence ma journée avec des lectures d’articles de presse et la préparation de publications de réseaux sociaux. Petite pause marche au soleil. Je constate qu’on est en décembre et pas le moindre flocon de neige ne pointe le bout de son nez dans la métropole… C’est simple, j’ai même croisé une personne en sandales! Parlez-moi encore des sceptiques du réchauffement climatique! Après un souper express, mais savoureux, direction le dévoilement de l’Appel de Montréal. Parmi tous les discours, c’est les prises de paroles des représentants autochtones qui m’ont le plus marquée. J’ai pris conscience à quel point les consultations dites «libres et éclairées» des gouvernements ne visent souvent qu’à recevoir l’approbation des peuples autochtones, comme la médaille de participation qu’on recevait enfant. Contrairement à cette médaille, qu’on recevait peu importe l’effort physique déployé pour finaliser la course bip-bip, est-ce que nos gouvernements ne devraient pas viser un travail d’équipe avec les peuples autochtones, les communautés locales et les ONG? Il me semble que la médaille d’or serait alors à portée de main…

Emmanuelle Vallières-Léveillé, Coordonnatrice Biodiversité et Forêt

Cet avant-midi, j’ai participé à un side-event sur les autres mesures de conservation efficace par zone (AMCEZ). Participer aux divers événements qui ont lieu en dehors des négociations est une occasion de se faire une tête sur des outils qui ne sont encore utilisés au Québec. Puisque les AMCEZ feront très certainement partie de la façon dont les divers pays (dont le Canada et le Québec) tenteront d’atteindre l’objectif de 30% de territoires protégés d’ici 2030, il est pertinent de se renseigner davantage sur le sujet. Ensuite, j’ai assisté à une conférence portant sur le plan d’intendance de l’habitat de Tâdzié-Sagow Atihk, une population de caribou des bois qui évolue sur le territoire de deux premières Nations : Athabasca Chipewyan et Mikisew Cree. Il est encore une fois intéressant de constater le leadership autochtone en matière de conservation des milieux naturels et des espèces. Finalement, la journée se termine avec un side-event sur les causes sous-jacentes de la perte de la biodiversité. C’est lors de cet événement réunissant notamment Valérie Plante, Benoît Charette et Steven Guilbeault, que l’Appel de Montréal a été lancé. Il s’agit essentiellement de poursuivre les discussions pour adresser les causes profondes de la perte de la biodiversité afin d’assurer la suite de notre monde.

Hubert Fortin, Chargé de projet en verdissement et design urbain

C’est un départ! Je prends l’autobus Qc-Mtl à 9h30. Déjà brulé, mais bien excité. J’arrive à Montréal en mode acclimatation : je trouve le Airbnb, je vais chercher mon badge et je fais le tour du propriétaire des différentes salles de la COP. Bien déboussolant tout ça. Je termine la journée avec l’événement de clôture des Solutions aux causes sous-jacentes du déclin de la biodiversité. L’événement me permet de rencontrer plein de gens inspirants qui deviendront des alliés bien au-delà de la COP. «L’appel de Montréal» fait du bien au cœur et me donne un brin d’espoir qui semble partagé.

Gabriel Marquis, Responsable des communications

Première journée pour moi à la COP15 (en fait, première journée dans une COP tout court!). L’arrivée au Palais des Congrès a quelque chose d’intimidant. Outre l’imposant dispositif de sécurité, le fait d’être accrédité officiellement à un événement de l’ONU revêt un intérêt particulier quand on a étudié en relations internationales…mais je m’égare.  Une fois passé la sécurité, je me dirige à l’événement de clôture de l’événement « Les solutions aux causes sous-jacentes de la perte de la biodiversité » organisé par la SNAP Québec et le Collectif COP15. Après trois journées de panels à l’Espace Générations Vivantes, ce grand rendez-vous sur les limites de la croissance culmine ici en zone bleue devant une salle composée de personnalités du mouvement environnemental, de journalistes, de sous-ministres, de chefs de cabinet. Après quelques minutes, les organisateurs, la mairesse de Montréal, la grande cheffe du Gouvernement de la Nation Crie et les ministres de l’Environnement du Québec et du Canada prennent place. Ils dévoilent l’Appel de Montréal, un engagement à poursuivre le dialogue sur les solutions permettant la mise en œuvre de changements à un modèle économique dommageable pour la nature. Certains diront qu’un engagement à poursuivre le dialogue, ce n’est pas très contraignant. Mais symboliquement, et sur une thématique aussi radicalement en décalage avec le modèle business as usual qui prévaut, c’est tout sauf anodin. En cette troisième journée de COP15 donc, dans une salle du Palais des congrès, parmi les centaines de délégations qui négocient le prochain cadre mondial, la société civile québécoise est venue apporter une importante pierre à l’édifice.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Après une autre entrevue matinale, de retour au Palais des congrès. Cette fois-ci, je me dirige vers le pavillon canadien où s’y déroule un événement portant sur les investissements dans les entreprises pour atteindre des objectifs en matière de biodiversité et de climat afin de soutenir le cadre mondial pour la biodiversité et l’Accord de Paris. En gros, on se demande quels outils financiers mais aussi réglementaires mettre en place pour aider le secteur privé à investir à la bonne place. C’est aussi l’occasion de saluer rapidement l’ami Jérôme Dupras, spécialiste en économie écologique et de croiser plusieurs collègues d’autres organisations. Même constat pour tout le monde, les négociations avancent encore à pas de tortue alors que certains pays continuent de faire clairement obstruction à des éléments du cadre mondial. Ce qui ne facilite par le processus, c’est qu’en absence des ministres, chaque délégation doit revenir vers son pays pour tout élément qui sort de son mandat. Cela dit, à la fin de la journée, on apprend que la co-présidence du groupe de travail sur le Cadre mondial (Canada-Ouganda) a mis en place une nouvelle approche de négociation pour accélérer les discussions et favoriser les consensus. L’autre bonne nouvelle de la journée pour les négos, le Réseau global des jeunes pour la biodiversité a aussi fait adopter un texte sur l’équité inter-générationnelle dans le texte du cadre mondial. Ce texte a été appuyé par le Canada, la Colombie, la République Dominicaine et la Nouvelle-Zélande. Enfin, en après-midi, dernière réunion de coordination pour la Grande marche pour le vivant et les droits humains puis la soirée se termine par l’événement de clôture sur les solutions aux causes sous-jacentes de la perte de la biodiversité.

NATURE QUÉBEC À la COP15

En plus des analyses en direct, notre équipe vous a préparé des capsules vidéos ainsi que des articles de blogue pour vous expliquer qu’est-ce que la COP15 et à quoi s’attendre de celle-ci. À découvrir dès maintenant!

Mercredi 7 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Encore une journée qui passe en un coup de vent (et beaucoup de pluie)! J’ai passé l’essentiel de ma journée à être captivée par plusieurs panels de discussion et réflexions qui ont abordé des sujets tels que la réduction de l’utilisation des ressources, la définition de nouvelles valeurs pour notre relation avec la nature et le futur des ONG en conservation. Autant de messages d’espoir que de témoignages marqués d’une histoire peu gratifiante de la conservation de l’environnement, qui a trop souvent mené à l’exclusion des communautés locales et autochtones. Certains mots résonnent encore dans ma tête : Réciprocité, responsabilité, interdépendance, confiance, écoute, honnêteté. Des termes qui devraient refléter autant les relations que nous développons entre nous que la relation que nous avons avec la nature. J’anticipe un grand besoin de faire atterrir les nombreuses réflexions qui se bousculent dans ma tête à la suite de cette COP ; les vacances tomberont à point!

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Au réveil ce matin, je réalise que j’ai besoin de mieux organiser mon horaire! Et que je dois aussi me calmer un peu sur le café héhé! C’est qu’il y a tellement d’événements passionnants en même temps, c’est difficile de choisir et je dois me rendre à l’évidence que je ne peux pas être partout en même temps! J’assiste à des conférences pendant lesquelles on questionne nos modes de vie, d’autres où l’on rappelle l’importance de changer notre rapport à la nature; des solutions sont proposées et mon cerveau est en ébullition! Je découvre une plateforme afin de mieux protéger la biodiversité en ville, soit CitiesWithNature, ainsi que des initiatives portées par des villes partout dans le monde, dont le Singapore index on cities’ biodiversity. J’en apprends également davantage sur les initiatives en cours de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) afin notamment de créer des aires protégées urbaines. Au retour de cette COP, ma volonté est d’intégrer ces nouveaux acquis non seulement dans ma vie professionnelle, mais personnelle aussi. Une phrase qui a marqué ma journée (par Brian Napoletano, de l’Université Nationale autonome du Mexique): « Il faut demander l’impossible pour obtenir les possibles ». J’y compte bien!

Cyril Frazao, Directeur exécutif / Directeur général par intérim 

Ma passe et mon test négatif en main, j’arrive enfin dans l’antre des négociations de la COP15! Comme un enfant qui découvre son premier parc d’attractions, mes yeux se dirigent un peu partout! Premier selfie et vidéo direct sur Instagram pour mes premières impressions… j’arrive à la plénière! Wow, c’est impressionnant de voir cette salle gigantesque avec autant de personnes. Ce que je regarde annuellement sur les réseaux, je le vois et je l’écoute avec mes propres yeux et mes oreilles!

Mais pas le temps aux émotions… Je prends note de quelques premiers commentaires. Ceux qui m’ont marqué: M. Jean Lemire qui exprime l’importance de placer les gouvernements infranationaux et les villes autour de la table pour avoir un cadre ambitieux. Les villes et les régions ont un rôle majeur pour la protection de la biodiversité. Une représentante de la CBD Alliance parle du besoin d’avoir un cadre mondial qui repose sur les droits de la personne et sur une transition juste. Et enfin la représentante de Youth qui appelle les délégué-e-s à répondre à l’urgence par des actions concrètes. Après un dîner bien mérité, je découvre quelques pavillons en rencontrant des personnes avec qui discuter. En fin d’après-midi, j’assiste au caucus d’Environnement Canada qui invite quotidiennement un membre de chaque organisation canadienne pour donner l’opportunité de poser des questions sur les négociations. Après quelques discussions avec des représentants du cabinet de M. Guilbault, je me dirige vers la gare pour repartir à Québec pour une journée! Et oui! Il faut aussi gérer sa vie personnelle en même temps! Je serai de retour à la COP15 vendredi!

Rachel Charbonneau, Chargée de projet Agriculture

Première vraie journée dans ce monde onusien avec l’obtention de mon accréditation et l’entrée au Palais des congrès où j’ai pu partager l’expérience du test COVID avec de purs inconnus, assez étrange!  Ensuite, découverte du site, exploration et écoute de quelques discours et conférences.  Ce que je retiens; l’urgence d’agir, le besoin pour des actions et d’un changement de notre relation à la nature. Un autre message important qui a été répété mainte fois : «Il faut remettre la population au cœur des décisions, redonner le pouvoir à toutes les communautés locales, prioritairement aux premiers peuples.» Je voudrais aussi partager le message de plusieurs conférenciers sur les causes sous-jacentes à la perte de biodiversité, que chaque être humain a la responsabilité de prendre des décisions pour le bien-être de toutes les populations et pour la conservation de notre environnement naturel pour les générations futures.

Catherine Bégin, Chargée des communications numériques

Après un avant-midi de travail, direction récupération de mon accréditation pour entrer au Palais des congrès! Pour récupérer le Saint-Graal, on doit présenter plusieurs documents en plus d’un test COVID négatif. Après une visite des lieux avec l’équipe de Nature Québec guidée par la chargée de projet climat (et G.O. de la COP15!) Anne-Céline Guyon, direction la plénière pour le discours d’ouverture. Les plénières sont de grandes salles où se réunissent les délégués et représentants pendant que le public, les yeux rivés sur des écrans géants, écoute une traduction en direct dans des écouteurs. Si vous êtes déjà allé au musée, vous savez exactement à quel gadget électronique je fais référence. L’ambiance donne vaguement l’impression d’être dans un rave silencieux, mais les lumières sont allumées, tout le monde est assis et les gens pas mal plus sobres. Après un petit après-midi de travail, où les rencontres inattendues sont au rendez-vous (allô Melissa Mollen Dupuis!), je me déplace pour la première séance de débreffage organisée par les Dialogues de la biodiversité pour prendre quelques photos. Après une pause souper, je finis les dernières modifications avant la mise en ligne… de cette page-ci!

Emmanuelle Vallières-Léveillé, Coordonnatrice Biodiversité et Forêt

4h30 du matin, mon cadran sonne et c’est un départ presque immédiat sous la pluie pour prendre le train en direction de Montréal. Après avoir récupéré mon badge officiel, je rejoins l’équipe de Nature Québec au Palais des congrès pour un petit tour des pavillons. En après-midi et en soirée, j’assiste à des événements notamment à un panel intitulé «Adopter de nouveaux objectifs et de nouvelles valeurs pour les relations entre l’homme et la nature». Une des panélistes, Lisa Young, directrice exécutive de l’Unama’ki Institute of Natural Resources, nous a partagé une phrase inspirante provenant d’aînés de sa communauté : «We have rights, but responsibility comes first». En ce sens, il est intéressant de se rappeler qu’en tant qu’être humain, nous avons le devoir de protéger le vivant au-delà de toute construction sociale puisque tôt ou tard, nous serons obligés de faire des changements à nos modes de vie. Après avoir échangé avec mes chères collègues en soirée, direction le dodo peu après minuit.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Deuxième journée au poste qui débute tôt alors que je dois être au bout de mon cell dès 6:20 pour une entrevue avec Radio-Canada Halifax. Les choses s’enchaînent ensuite encore à une vitesse folle tandis qu’après une deuxième entrevue, cette fois-ci pour la radio CKIA, et mon test COVID négatif en main, je file au Palais pour assister au premier caucus de la CBD Alliance, un regroupement mondial d’organisations environnementales partie prenante de ces grands rendez-vous internationaux depuis plusieurs années, afin de mieux comprendre leurs attentes envers cette COP. Après quelques conversations de couloirs avec des collègues du Collectif COP15, je me dirige ensuite vers la première plénière où je suis rejointe par l’équipe de RAD qui va me suivre pendant une partie de cette COP. Plénière instructive, où casque de traduction sur les oreilles, je prends toute la dimension du langage diplomatique international. Alors que s’enchaînent les déclarations des différents pays et des groupes subsidiaires, on sent qu’il n’y en aura pas de facile. Même si la présidence chinoise et le Canada tentent d’imposer un certain niveau d’ambition, des pays sont clairement sur les «breaks». Et que dire du silence total après l’intervention de la Russie… contrastant du même coût avec les applaudissements chaleureux suite à l’intervention de la porte-parole des groupes jeunesse. 

Équipe de Nature Québec à la COP15 sur la biodiversité à Montréal

Je quitte ensuite pour rejoindre toute l’équipe de Nature Québec. Alors que je leur fais faire le tour du Palais, je me sens comme une G.O du Club Med! 😉 Puis vers midi, nous apprenons que nous ne pouvons sortir du Palais, car des manifestants bloquent les entrées à l’extérieur. Cela ne durera toutefois pas longtemps, une dizaine de minutes. Au détour d’un couloir, je croise notre ministre fédéral de l’environnement, M.Steven Guilbeault. Le temps d’une poignée de main rapide et je sors pour me diriger à l’UQAM. Objectif: jeter un œil sur la signalétique de l’Espace Générations vivantes et finaliser des budgets avec notre super coordonnatrice Rim Mohsen. La journée se termine ensuite par la toute première séance de débreffage organisée par les Dialogues de la biodiversité pour faire le point sur les négociations du jour. Fin de la journée 20h.

Mardi 6 décembre

Marianne Caouette, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Jour 1 : ce fut une journée longue et bien chargée d’initiation à la COP ! C’est que prendre le train à 5h25 AM de Québec pour Montréal permet de bien remplir un horaire ! Dès mon arrivée, je me dirige en compagnie de ma collègue Audrey-Jade vers la Maison du Développement Durable, qui deviendra notre QG pour la durée de la COP. C’est ici que se tiendront les Dialogues pour la biodiversité, une initiative du Collectif COP15 co-organisée par Nature Québec et Les Dialogues pour le climat (inscrivez-vous ici, c’est ouvert à tou-te-s !). C’était d’ailleurs l’ouverture des Dialogues en après-midi, avec un magnifique panel de professionnel-le-s qui ont bien mis la table pour les deux prochaines semaines.

Je me suis ensuite dirigée vers le Palais des Congrès pour la cérémonie d’ouverture de la COP15. Se sont enchaînés les discours, notamment ceux de Justin Trudeau, António Guterres (secrétaire général des Nations unies), Huang Runqiu (ministre de l’Écologie et de l’Environnement de Chine) et François Legault. Nous avons eu l’honneur d’assister à des chants et des danses autochtones, qui ont été à mon avis bien plus émouvants que les discours politiques… merci à ces artistes de nous rappeler l’importance de la culture et de l’art afin de se mobiliser face à la crise de la perte de biodiversité. C’est ensuite l’heure du réseautage et des petites bouchées (difficile de trouver le temps pour manger !) avant le lancement de l’espace Générations Vivantes à l’UQAM, une autre grande réalisation du Collectif COP15. C’est ainsi que débute une grande réflexion collective sur les solutions aux causes sous-jacentes de la perte de la biodiversité…

Audrey-Jade Bérubé, Chargée de projet Aires protégées et biodiversité 

Grosse première journée ! Poursuite des préparatifs qui, par manque d’heures dans une journée, n’ont pas été terminés ! Le lancement des Dialogues pour la biodiversité débute bien, avec en guise d’introduction une description personnelle de ce que représente la biodiversité pour chaque panéliste. Ensuite, direction le Palais des Congrès pour une première expérience en zone onusienne. La salle est immense, mille et un écrans, c’est très impressionnant. Les discours des différents dirigeants sont poignants, ambitieux et de belles annonces sont faites.

Le fédéral annonce un bonus de 350 M$ pour aider à la mise en œuvre du cadre mondial à l’international. Le provincial, quant à lui, propose un plan nature pour 2030 avec un budget de 650 M$ afin d’améliorer le réseau d’aires protégées, l’accès à la nature, lutter contre les espèces exotiques envahissantes et mieux protéger les espèces vulnérables et menacées. La mairesse de Montréal nous rappelle de son côté l’importance des gouvernements locaux dans la lutte à la crise de la biodiversité. Petite interruption par un groupe de jeunes femmes autochtones pendant l’allocution de Justin Trudeau. applaudie par la foule. En soirée, l’événement sur les causes sous-jacentes à la crise de la perte de biodiversité est lancé. On parle des technologies, des biotechnologies,  de la décroissance, des énergies renouvelables et bien sûr du capitalisme. Dodo après cette première journée très remplie.

Marie-Audrey Nadeau Fortin, Chargée de projet Biodiversité et Forêt

Départ de Québec en autobus de bon matin (6h30), la tête pleine d’espoirs, mais d’appréhensions aussi! Est-ce que le nouveau cadre mondial sera réellement à la hauteur de nos ambitions ? Première entrevue avec 24 heures dès mon arrivée, on me demande quels sont les mauvais coups du Québec dans la protection de la biodiversité ! La suite de la journée est un véritable marathon, alors que j’assiste à toute une série de lancements : les dialogues pour la biodiversité, la cérémonie d’ouverture de la COP15, l’espace Générations Vivantes et la grande conférence sur les solutions aux causes sous-jacentes de la perte de biodiversité. C’est bon de rencontrer plusieurs personnes en vrai de vrai pour la première fois, de voir les visages derrière ces courriels, les humains derrière ces visioconférences ! Le moment phare de ma journée; le discours d’Antònio Guterres, secrétaire général des Nations Unies. Il nous rappelle que l’humanité est littéralement devenue une arme de destruction massive et que nous devons faire la paix avec la nature.

Anne-Céline Guyon, Chargée de projet experte Climat

Une première journée à la COP qui a démarré sur les chapeaux de roues alors que j’avais rendez-vous à Radio-Canada à 7:30 pour participer en studio à l’émission la Terre au carré de la radio publique française France Inter. Et oui, le monde entier a les yeux tournés vers Montréal et nos cousins français ne font pas exception! 😉 Ensuite, j’ai filé à la Maison du développement durable où je me suis posée dans les bureaux de mes collègues d’Équiterre pour répondre à une entrevue de Pivot, enchaînant ensuite avec une rencontre du comité de pilotage du Collectif COP15 afin de préparer une réaction aux annonces attendues à la cérémonie d’ouverture de la COP. Prendre le temps d’avaler quelques bouchées et hop, j’ai sauté dans le tout premier panel des Dialogues pour la biodiversité. Ce dernier à peine terminé, nous avons suivi en équipe la cérémonie d’ouverture à distance, puis le temps de faire quelques tweets et je partais direction l’ouverture de l’espace générations vivantes pour un discours galvanisant et où m’attendait l’équipe de RAD. Quel beau moment ce fut! Après plus de 4 mois de travail acharné, on méritait bien ce rassemblement du Collectif COP15 pour se donner une belle tape dans le dos et s’encourager pour les jours qui viennent et qui promettent de nous faire passer par toutes sortes d’émotions.

Cyril Frazao, Directeur exécutif / Directeur général par intérim 

Un premier matin COPtivant à Québec! Alors que je me prépare pour un départ à la gare, la technologie me permet une fois de plus d’être multi tâches… une première entrevue avec La Presse, puis une rencontre avec le comité de pilotage de notre Collectif pour arrimer nos messages clés entre porte-paroles… et tout ça avec Ibrahima, mon chauffeur de taxi! En espérant qu’il en ait retenu des bouts! Midi dans le train… des messages de tous les canaux de communications affluent: Slack, Messenger, WhatsApp, textos… Bref! Mon cerveau aimerait faire une pause… mais non… j’écoute en ligne le discours d’ouverture en portant mon attention sur nos ministres M. Trudeau et M. Legault. Cependant le mot de M. Guterres attire davantage mon attention… j’avoue être jaloux de ne pas avoir moi-même utilisé pour la première fois son expression « orgie de destruction »! J’arrive à la gare de Montréal, taxi svp! Vite à mon logement pour arriver à temps à l’inauguration de notre espace Générations vivantes… un autre chauffeur de taxi a la chance (ou pas) de m’entendre en entrevue avec le Journal de Montréal pour mes premières impressions sur le discours! L’événement d’inauguration arrive… je saute sur les bouchées (oui j’avais faim) tout en discutant avec les collègues, on se félicite et on a les yeux bien ouverts, car nous sommes heureux et heureuses de nous rencontrer enfin sur le début de cette aventure qui nous est tombée dessus il y a à peine 4 mois!

Rachel Charbonneau, Chargée de projet Agriculture

Arrivée en fin d’après-midi à Montréal sous la pluie. Première mission, approvisionner mes colocataires pour qu’elles puissent vous informer pendant cette COP! Par la suite, j’ai eu la chance de participer à l’ouverture de l’espace générations vivantes, un moment chargé d’émotions considérant le travail titanesque accompli par le collectif. Journée bien remplie!

Catherine Bégin, Chargée des communications numériques

Après un trajet en train pour préparer les communications sur les médias sociaux pour les prochains jours, j’arrive à Montréal sous la pluie. L’omniprésence de la police et des couloirs de sécurité autour du Palais des Congrès m’impressionne. Ça me frappe : je vais assister à un événement des Nations Unies où je vais côtoyer tous les jours des personnes de partout sur la planète. Espérons qu’ils et elles ont autant la protection de notre belle planète et sa biodiversité à cœur que moi! Après mon arrivée au logement, c’est l’heure du périple pour faire l’épicerie pour moi et mes collègues qui allons habiter ensemble pendant les prochains jours! Oui j’ai dit périple… essayez de trouver plus qu’un dépanneur dans le Vieux-Port! Je finis la soirée en cuisinant des recettes pour le lendemain tout en publiant en stories sur Instagram les journées de mes collègues. Ça c’est être efficace!

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