Le gouvernement fédéral présente un Plan de réduction des émissions ambitieux, mais offre un passe-droit à l’industrie pétrolière et gazière

29 mars 2022

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Réaction de Nature Québec

Le gouvernement fédéral présente un Plan de réduction des émissions ambitieux, mais offre un passe-droit à l’industrie pétrolière et gazière

 

Québec, le 29 mars 2022 – Nature Québec accueille favorablement le Plan de réduction des émissions pour 2030 et les nouveaux investissements de 9,1 milliards de dollars présentés aujourd’hui par le gouvernement fédéral, mais déplore le passe-droit offert à l’industrie du pétrole et du gaz qui n’aura pas à faire sa part dans l’effort collectif pour réduire les émissions canadiennes. L’organisation environnementale félicite aussi Ottawa pour les nouveaux investissements dans les solutions nature pour le climat.

Alors que d’autres secteurs comme l’électricité, les bâtiments, les déchets et l’industrie lourde devront réaliser des réductions de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 37% et 88% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, le secteur du pétrole et du gaz n’aura à réduire ses émissions que de 31 %. « Le gouvernement fédéral donnera encore un passe-droit au secteur des énergies fossiles qui n’aura pas à contribuer autant que les autres secteurs à l’atteinte de notre cible de réduction pour 2030. Ce sont les autres secteurs qui devront faire des efforts colossaux pour compenser l’entêtement d’Ottawa à ne pas imposer de réduction à la production de pétrole et de gaz », explique Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec.

C’est encore le secteur du pétrole et du gaz qui pèse le plus lourd dans le bilan total des émissions canadiennes, alors qu’il représentait 26% des émissions de GES du Canada en 2019. Depuis 2005, les émissions du secteur pétrolier et gazier ont augmenté de 137%, principalement à cause d’une importante croissance de la production de sables bitumineux. Pour réduire les émissions de ce secteur, le gouvernement fédéral doit présenter prochainement un plan de plafonnement des ces émissions. « On ne peut pas se contenter de développer un plafond pour les émissions sur secteur pétrolier et gazier. Il nous faut un plafond sur la production de pétrole et de gaz pour réellement sortir le Canada des énergies fossiles, accompagné d’un plan de transition pour les travailleurs, les travailleuses et les communautés », affirme Mme Simard.  

Le gouvernement fédéral mise beaucoup sur les technologies de captation et de stockage du carbone pour obtenir des réductions des émissions du secteur pétrolier et gazier. « Les technologies de captation et de stockage de carbone sont loin d’être arrivées à maturité, elles ne permettent pour le moment que de minimes compensations des émissions et elles sont utilisées par l’industrie des énergies fossiles comme excuses pour accroître sa production alors qu’il faut plutôt délaisser le pétrole et le gaz. Ottawa a tort de mettre tous ses œufs dans le panier de ces technologies qui n’ont pas fait leur preuve », explique Mme Simard.  

Alors que le gouvernement canadien s’est engagé à une réduction des émissions de 40 à 45% d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005, la trajectoire proposée par le Plan de réduction des émissions montre plutôt une réduction de 39,7% en 2030 par rapport à 2005. « En présentant un plan qui nous permet d’atteindre une réduction des émissions de 39,7% d’ici 2030 selon le niveau de 2005, le gouvernement canadien semble s’être résigné à abandonner une cible de réduction plus ambitieuse qui respecte ce qu’exige la science et notre juste part dans l’effort mondial pour éviter la catastrophe climatique », explique Mme Simard.En terminant, Nature Québec félicite le gouvernement fédéral pour les investissements additionnels de 780 millions de dollars dans les solutions nature pour le climat. « Nous nous réjouissons des investissements additionnels annoncés qui permettront de doubler les montants disponibles dans le Fonds des solutions climatiques axées sur la nature afin de soutenir des projets visant à conserver, restaurer et améliorer les écosystèmes pour capter le carbone et protéger nos milieux de vie face aux inondations et aux canicules », conclut Mme Simard. Rappelons que Nature Québec coordonne le projet  En mode solutions nature, en collaboration avec la SNAP Québec, afin d’accompagner dix municipalités québécoises pour qu’elles mettent en oeuvre des mesures de protection, de restauration et de meilleure gestion des écosystèmes pour lutter et s’adapter contre la crise climatique.

 

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Renseignements

Gabriel Marquis, Responsable des communications
581-307-8613
gabriel.marquis@naturequebec.org

 

À propos de Nature Québec

Nature Québec est un organisme national sans but lucratif œuvrant à la conservation des milieux naturels et à l’utilisation durable des ressources depuis 1981. Appuyée par un réseau de scientifiques, son équipe mène des projets et des campagnes autour de 4 axes : la biodiversité, la forêt, l’énergie et le climat, ainsi que l’environnement urbain. L’organisme regroupe plus de 90 000 membres et sympathisant-es,  40 groupes affiliés et est membre de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Partout au Québec, on sensibilise, mobilise et agit en vue d’une société plus juste, à faible empreinte écologique et climatique, solidaire du reste de la planète.

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