Communiqué – BAPE sur GNL: une participation historique expose les failles d’un projet dépassé

5 novembre 2020

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Communiqué – pour diffusion immédiate

 

BAPE sur GNL: une participation historique expose les failles d’un projet dépassé

 

Québec, le 5 novembre 2020 – Les consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant le projet d’usine de liquéfaction de gaz fossile au Saguenay se sont conclues mercredi. Un mot peut résumer la participation du public à cet exercice : « historique ».

 

Historique grâce à l’incroyable quantité de documents déposés et leur qualité; grâce à la diversité des intervenant.es mais également et surtout; grâce à l’incroyable participation de la jeunesse québécoise.

 

Au terme de ces audiences, 78 % des témoignages se sont prononcés en défaveur ou en opposition claire au projet ( 138 CONTRE, 36 POUR). Au-delà de ce simple décompte, s’il y a bien un sentiment qui fut largement exprimé et partagé lors des audiences des deux dernières semaines, c’est celui de la consternation de devoir encore se mobiliser contre un projet de développement des énergies fossiles en 2020, et ce, en pleine crise climatique.

 

Un enjeu moral

 

Un large consensus à propos de la nécessité d’étudier l’ensemble du projet (de l’extraction du gaz fossile jusqu’à sa combustion) a d’ailleurs émergé lors des deux dernières semaines. Les personnes, organisations et expert.es ont déploré que le mandat de la commission du BAPE ne porte que sur une vision tronquée et malhonnête de la réalité.

 

Il s’agit d’un enjeu moral important puisque l’ensemble du projet pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les prochaines générations. Ceci a d’ailleurs été souligné par de nombreux.ses jeunes Québécois.es lors de ces audiences.

 

« On est la future génération du marché du travail et on n’est pas intéressé à travailler pour GNL/Gazoduq. On est la génération qui subira les conséquences environnementales de ce projet, et non les investisseurs et décideurs. Et ces derniers ne semblent pas vouloir nous écouter », ont affirmé les représentant.es de l’Association générale des étudiants et étudiantes du collège de Chicoutimi (AGEECC).

 

Les arguments du promoteur démontés un à un

 

Pour répondre aux nombreuses inquiétudes, les tenants du projet n’auront fait que répéter toujours et inlassablement les arguments de vente du promoteur sans égard pour les études scientifiques démontrant la non-viabilité économique de cette usine de liquéfaction de gaz fossile ou encore ses inacceptables impacts environnementaux.

 

    • Le promoteur a vanté son projet comme étant un projet « de transition »; il a plutôt été prouvé qu’il s’agissait d’un projet bien plus polluant que présenté et qu’il anéantirait tous les efforts des Québécois.es pour répondre à l’urgence climatique. En tenant compte des émissions de GES sur l’ensemble du cycle de vie (allant de l’extraction en Alberta jusqu’à la combustion sur les marchés internationaux, incluant les fuites de méthane à la fermeture des puits à la fin de l’exploitation et tout le long du tracé), c’est minimalement 50 millions de tonnes de GES que ce projet engendrerait chaque année.
    • Le promoteur a présenté son projet comme une panacée économique pour la région; il a plutôt été démontré par de nombreuses organisations et expert.es qu’il n’y avait pas de marché pour acheter son gaz. L’étude de marché du promoteur a d’ailleurs été sévèrement critiquée par des économistes indépendants. Au contraire, l’usine de liquéfaction pourrait porter un énorme coup à l’industrie touristique du Saguenay-Lac-Saint-Jean et d’autres régions limitrophes au fjord.

 

« À la lumière de tout ce qui a été exposé lors des dernières semaines, nous tenons à souligner qu’autre chose qu’un rejet clair et sans appel du projet par le gouvernement résultera en une mobilisation monstre et une levée de boucliers sans pareil. Les Québécois.es méritent mieux. Ils ont déjà fermé la porte à d’autres projets dépassés du genre. Celui-ci ne fera pas exception », ont conclu les différents groupes.

 

Faits saillants

 

 

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Signataires

 

Marc-André Viau, Équiterre

Adrien Guibert-Barthez, Coalition Fjord

Anaïs Barbeau-Lavalette, Mères au front

Henri Jacob, président Action boréale

Jacques Rousseau, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec

Lilas Lamontagne Carpin, Mouvement citoyen littOralement inacceptable (MCLI)

Alice-Anne Simard, Nature Québec

Dominic Champagne, Pacte pour la transition

Patrick Bonin, Greenpeace Canada

Rodrigue Turgeon, Collectif abitibien Gazoduq, parlons-en!

Caroline Brouillette, Réseau action climat Canada

Dean Evangeliou, Climate Reality Project Canada

Sophie Paradis, Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)

Rébecca Pétrin, Eau Secours

Réal Lalande, Action Climat Outaouais

André Bélisle, AQLPA

André-Yanne Parent, Projet de la réalité climatique Canada

Ashley Torres, Coalition étudiante pour un virage environnemental et sociale (CEVES)

Marie-Eve Sigouin, Coalition anti-pipeline de Rouyn-Noranda (CAP-RN)

Marie-Josée Béliveau, Alternatives et Collectif Femmes pour le Climat

Anaïs Barbeau-Lavalette, Mères au front

Esther Auger, Pétroliques anonymes

Simon Guiroy, Action étudiante «Arrêtons GNL!»

Diego Creimer, Fondation David Suzuki

Denise Laprise, Montmagny en transition

Lucie Massé, Action Environnement Basses-Laurentides

Marie-Christine Milot, La Planète s’invite en santé

Pascal Bergeron, Environnement Vert Plus

Collectif de travail, AmiEs de la Terre de Québec

 

Pour information :

 

Adrien Guibert-Barthez
Co-porte-parole, Coalition Fjord
418-376-3371
comm.fjord@gmail.com

 

Anthony Côté Leduc
Chargé des relations médias, Équiterre
514-605-2000
acoteleduc@equiterre.org

 

À propos de Nature Québec

Nature Québec est un organisme national sans but lucratif œuvrant à la conservation des milieux naturels et à l’utilisation durable des ressources depuis 1981. Appuyée par un réseau de scientifiques, son équipe mène des projets et des campagnes autour de 4 axes : la biodiversité, la forêt, l’énergie et le climat, ainsi que l’environnement urbain. L’organisme regroupe plus de 90 000 membres et sympathisant-es,  40 groupes affiliés et est membre de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Partout au Québec, on sensibilise, mobilise et agit en vue d’une société plus juste, à faible empreinte écologique et climatique, solidaire du reste de la planète.

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