Serrons la vis aux pétrolières et gazières

28 novembre 2023

Serrons la vis aux pétrolières et gazières

Leurs émissions, nos catastrophes

Ces dernières années, des milliers Québécois-es et de Canadien-ne-s subissent de plein fouet des inondations et des feux de forêts de plus en plus récurrents et dévastateurs. Pendant ce temps, les compagnies pétrolières et gazières amplifient les crises climatique et de perte de la biodiversité et alimentent l’inflation, au détriment de notre bien-être, de notre santé et de notre avenir. 

Alors que nous faisons face à ces catastrophes, les pétrolières et gazières ont augmenté leurs émissions de GES de 83 % entre 1990 et 2022 au Canada et peuvent continuer de le faire, sans restriction. Cela en fait l’industrie la plus émettrice de GES au pays1. NOUS payons pour les crises dont ELLES sont responsables. Il est grand temps de leur serrer la vis.

Leurs émissions, nos efforts!

En 2023, les catastrophes naturelles dues au climat ont coûté plus de 3 milliards en dommages assurés aux Canadien-ne-s et Québécois-es7. De plus, la pollution des pétrolières et gazières entraîne des sécheresses et des événements météorologiques extrêmes qui ont des conséquences néfastes sur les récoltes et donc les prix. Faisons cesser l’impunité de l’industrie fossile.

Obligeons l’industrie fossile à réduire ses GES

Nous avons besoin d’une meilleure réglementation, à commencer par un plafonnement et une réduction de ses émissions des GES.

Le gouvernement fédéral a publié une première ébauche du cadre réglementaire pour plafonner et réduire les émissions du secteur mais tarde à l’adopter et à le mettre en œuvre. Pourtant, les derniers sondages nous indiquent que 80 % des Québécois-es et 66% des Canadien-ne-s veulent que le gouvernement accélère son implantation3,4.

Malheureusement, pour l’instant, le cadre n’exige qu’une cible de réduction de GES de -16% à -20% pour l’industrie d’ici 2030, et ce, par rapport au niveau de 2005.  C’est beaucoup trop peu pour refléter la juste part de l’industrie. Sans parler des passes-droit que les compagnies pourraient obtenir (crédits de compensation, fonds de décarbonisation…).

L’industrie fossile utilise déjà ses milliards de profit pour contrecarrer ce règlement. Certain-e-s député-e-s ont déjà plié devant l’influence des gazières et des pétrolières.

Ça suffit! Demandez à votre député-e de ne pas fléchir devant le lobbyisme de l’industrie et d’exiger au plus vite un cadre réglementaire AMBITIEUX, sans passe-droit pour les pétrolières et gazières canadiennes!

Pourquoi réglementer  l’industrie?

1

Parce qu’elle a augmenté ses émission de GES de 83 % entre 1990 et 2022 et est la plus grande émettrice du Canada [1].

2

Parce que le peu d’efforts qu’elle déploie pour s’auto-réglementer et diminuer elle-même ses émissions a échoué.

3

Parce qu’il sera impossible pour le Canada d’atteindre ses cibles de GES sans imposer aux principaux émetteurs de faire leur part.

4

Parce que l’industrie n’a aucune intention d’agir elle-même et entend plutôt augmenter sa production (+ 500 000 barils par jours en 2024 pour les sables bitumineux) [2] [5].

5

Parce que l’inaction de l’industrie et ses profits records contribuent à la fois à crise climatique et à l’inflation alimentaire qui accable des millions de Canadien-ne-s et Québécois-es.

6

Parce qu’avec des profits de 40 milliards pour les cinq plus grandes pétrolières et gazières canadiennes en 2022 seulement, l’industrie a largement les moyens d’agir sans argent public [6].

7

Parce que c’est une question d’équité pour tous les autres secteurs de l’économie et les citoyen-ne-s qui, elles et eux, agissent.

8

Parce qu’une forte majorité de Québécois-es (80 %) et de Canadien-ne-s (66 %) souhaitent que l’industrie fasse sa juste part [3].

Sources

[1] ENVIRONNEMENT ET CHANGEMENT CLIMATIQUE CANADA (2024). «Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement : Émissions de gaz à effet de serre.», En ligne, https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/indicateurs-environnementaux/emissions-gaz-effet-serre.html, page consultée le 21 mai 2024.

[2] RCI 2023). «Canada could lead the world in oil production growth in 2024», Radio-Canada International, en ligne, 12 octobre 2023, https://ici.radio-canada.ca/rci/en/news/2017261/canada-could-lead-the-world-in-oil-production-growth-in-2024#:~:text=The%20 country%20 produces%20about%204.8,time%20high%20for%20Canadian%20production, page consultée le 20 octobre 2023.  

[3] LÉGER MARKETING (2024).« Résultats de l’omnibus- avril 2024», résultats du sondage omnibus  réalisé par la firme Léger Marketing au Québec, document pdf, 4 avril 2024, https://naturequebec.org/wp-content/uploads/2024/04/RA-Nature-Quebec-Sondage-20240411.pdf

[4] LÉGER MARKETING (2024). «Canada Omni Report – avril 2024», results of the omnibus survey carried out by the firm Léger Marketing in Quebec, pdf document, 22 avril 2024

[5] CBC NEWS (2023). «Suncor has been too focused on energy transition, must get back to fundamentals: CEO»,  Canadian Press-  Amada Stephenson,15 août 2023, en ligne, https://www.cbc.ca/news/canada/calgary/suncor-too-focused-on-energy-transition-rich-kruger-says-1.6937360, page consultée le 11 octobre 2023.

[6] ENVIRONMENTAL DEFENSE (2023). « Canada’s five biggest oil & gas companies had $38.3 billion in combined profits in 2022 », Dave Gray-Donald Program Manager, Oil & Gas, en ligne, https://environmentaldefence.ca/2023/02/03/big-oil-is-posting-colossal-2022-profits/ 

[7] CATIQ (Catastrophe Indices and Quantification Inc.) (2024), « Canadian Insured Losses From Catastrophic Events Exceed CAN $3 Billion In 2023 », en ligne, https://public.catiq.com/2024/01/08/canadian-insured-losses-from-catastrophic-events-exceed-can-3-billion-in-2023/, consulté le 21 mai 2024.