Laurentia, ça ne passe pas!

22 octobre 2019

Laurentia, ça ne passe pas!

Laurentia baie Beauport

NON AU PROJET D’AGRANDISSEMENT INDUSTRIEL DU PORT DE QUÉBEC

OUI À SA MODERNISATION!

Qu’est-ce que le projet Laurentia ? Initialement appelé Beauport 2020, ce projet d’agrandissement industriel du Port de Québec et de la multinationale chinoise Hutchinson prévoit la construction d’un quai de 610 mètres de long à même les milieux naturels du Saint-Laurent et la Baie de Beauport. Il menace ainsi l’équivalent de 72 terrains de football en milieux naturels et l’habitat d’espèces précaires comme le bar rayé.

L’administration portuaire de Québec espère obtenir l’aval du gouvernement fédéral et une généreuse subvention de 180 millions afin de procéder à cet agrandissement qui lui permettrait d’augmenter ses activités de transbordement. Laurentia prévoit notamment un terminal robotisé qui accueillerait 500 000 à 700 000 conteneurs / an.

En plus de détruire des milieux naturels, ce terminal défigurerait la plage de la Baie de Beauport et augmenterait le transport par camions dans les quartiers Limoilou et Maizerets. Il prévoit aussi le passage d’immenses navires post-panamax sur le Saint-Laurent. Le Port est conscient que son terminal Laurentia ne passe pas. Le rapport intérimaire de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) lui est d’ailleurs défavorable. C’est pourquoi l’Administration portuaire mène depuis 5 ans une vaste opération de relations publiques afin de vendre son terminal et obtenir des subventions de la part des gouvernements du Canada et du Québec.

Formée de Nature Québec, Équiterre, Accès Saint-Laurent Beauport, l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, Eau Secours et du GIRAM, la coalition SOS port de Québec talonne le Port et son opération marketing afin d’exposer les failles et les conséquences de Laurentia pour l’environnement, de même que la santé et la qualité de vie des résidents de la Capitale-Nationale. Nous proposons plutôt une modernisation des installations actuelles du Port.

Refusons ce projet nocif

Laurentia menace de détruire des milieux naturels exceptionnels, d’augmenter le transport de marchandises sur le Saint-Laurent, le camionnage et la pollution dans les quartiers centraux. Il menace de défigurer la Baie de Beauport, seule plage aménagée de Québec.

Il menace l’habitat d’espèces précaires comme l’alose savoureuse, l’esturgeon jaune et le bar rayé.

Il n’a aucune justification économique sérieuse ni autre partenaire sérieux qu’une multinationale chinoise enregistrée dans un paradis fiscal.

Demandez au gouvernement fédéral de rejeter et de n’octroyer aucune subvention à ce projet destructeur.

Pourquoi dire NON à Laurentia?

Nécessaire au terminal Laurentia, le prolongement de la ligne de quai de 610 mètres nécessiterait la destruction et le remblayage de milieux naturels, de même que le brassage de sédiments dont certains sont contaminés. Cet impact sur l’environnement est considérable. Au total, ce sont 39 hectares (72 terrains de football) de milieux naturels de la Baie de Beauport qui seront altérés ou détruits. Rappelons que ces milieux servent d’habitat à plusieurs espèces à statut précaire, dont l’alose savoureuse, l’esturgeon jaune et l’hirondelle de rivage. Laurentia impactera aussi l’habitat du bar rayé, population de poisson disparue, puis réintroduite dans le Saint-Laurent, mais dont le statut demeure précaire.

Le terminal Laurentia amènerait le transport de marchandises par des centaines de camions lourds dans les quartiers résidentiels de la ville de Québec. Selon différents scénarios, il pourrait y avoir 180 à 1000 passages de camion de plus CHAQUE JOUR dans les quartiers centraux, dont Limoilou et Maizerets.  Il s’agit d’une menace importante à la qualité de l’air, à la sécurité des citoyens et citoyennes et au développement des quartiers. Le Port prétend que 90 % des déplacements liés à son terminal se feront par train. Cette hypothèse est très peu plausible avec les installations ferroviaires actuelles et compte tenu qu’un projet similaire à Montréal prévoit des scénarios de 60% par train et 40% par camion.

Le terminal Laurentia du Port de Québec couperait la plage de la Baie de Beauport avec un mur de conteneurs de 3 étages de haut et de 270 mètres de long. Ce faisant, il couperait en grande partie la vue des plaisanciers sur le fleuve, la Rive-Sud et l’île d’Orléans. Il gênerait également l’expérience des utilisateurs avec le bruit assourdissant généré. Après des investissements de plus de 50 millions et l’autorisation de la baignade dans les dernières années, les citoyens et citoyennes de la ville de Québec risquent maintenant de perdre la moitié de leur seule plage urbaine…et probablement l’accès à la totalité du site durant la phase de construction du terminal.

Laurentia prévoit le passage d’immense porte-conteneurs post-panamax sur le fleuve. Ces navires de 300 mètres de long sont très polluants, augmentent les risques de collision avec les mammifères marins et créent des enjeux de sécurité maritime sur le Saint-Laurent. À titre d’exemple, c’est un navire post-panamax qui a bloqué le canal de Suez plusieurs jours en avril 2021.

Avec les épisodes de poussières de nickel sur les quartiers centraux de la ville, le Port de Québec n’a pas acquis une réputation de bon voisin dans les dernières années. Son manque de transparence dans le dossier des poussières et ses coups d’éclat pour vendre son terminal, alors qu’il refuse de répondre à plusieurs questions des citoyens et citoyennes, s’ajoutent à une longue liste de griefs. Agrandir ses installations en conservant cette manière d’opérer ne fera qu’ajouter au problème de cohabitation. 

En dehors de la multinationale chinoise Hutchison – dont l’entente avec le Port n’est pas connue- le projet Laurentia suscite peu d’intérêt de la part d’investisseurs. D’ailleurs, l’idée d’un terminal de conteneurs a été improvisée en pleine évaluation de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada de son projet initial- Beauport 2020- qui prévoyait des réservoirs de vrac liquide et solide sur la ligne de quai. Notons que le marché de la Capitale-Nationale ne peut absorber à lui seul 700 000 conteneurs de marchandise et que les autres ports qui ont des infrastructures similaires (dont Montréal) sont beaucoup plus proches des grands marchés d’Amérique du Nord. Rappelons également que les emplois que fait miroiter le Port sont essentiellement indirects et pendant la phase de construction, le terminal étant largement robotisé. Au final, l’Administration portuaire demande 180 millions d’argent public pour un projet dont la justification et les bénéfices pour l’économie sont plus qu’incertains. Pendant ce temps, ses installations existantes sont désuètes et il refuse de mettre ses opérations sous couvert.

Rêvons Littoral Est- Charlotte Audifax, Joëlle Tétreault, Xavier St-Jean, Marc Antoine Fournier
Rêvons Littoral Est par Charlotte Audifax, Joëlle Tétreault, Xavier St-Jean, Marc Antoine Fournier

Modernisation et accès au fleuve!

Plutôt que de développer un projet d’agrandissement industriel nocif pour l’environnement et la communauté, la coalition SOS port de Québec propose que le gouvernement fédéral autorise et finance une modernisation des installations du Port. Cette modernisation prévoirait la réfection des quais et la mise sous couvert des opérations de transbordement du Port de manière à limiter la pollution atmosphérique. 

Un tel projet pourrait également améliorer l’accès des citoyens et citoyennes au Saint-Laurent et participer à la renaturalisation des battures de la Baie de Beauport. À ce titre, la Table citoyenne Littoral Est a plusieurs propositions pour une revitalisation écologique, sociale et économique.

Victoire!

Campagne remportée! Le projet Laurentia a été rejeté.
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