Communiqué – Budget 2020-2021 : Un budget loin des investissements massifs nécessaires en environnement
10 mars 2020Budget 2020-2021
« Un budget loin des investissements massifs dans tous les secteurs de la société dont nous avons besoin pour lutter contre la crise environnementale », dit Nature Québec
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Québec, le 10 mars 2020 – En réaction au budget 2020-2021, Nature Québec déplore le manque d’ambition du gouvernement en matière de financement de la lutte contre la crise climatique, de la transition juste et de la protection de la nature. L’organisme environnemental national, qui travaille à la conservation des milieux naturels et à l’utilisation durable des ressources depuis 1981, considère que le budget est loin de proposer les investissements massifs dans tous les secteurs de la société que recommande la science pour lutter contre la crise environnementale.
Mme Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec, dénonce particulièrement le manque de financement pour développer un réseau représentatif et connecté d’aires protégées et respecter nos engagements internationaux en matière de conservation. « Le budget propose un maigre 50 millions $ sur 5 ans pour accroître la superficie d’aires protégées, alors que nous avons besoin du double, soit 100 millions $ sur 5 ans pour la conservation afin de permettre l’injection de fonds fédéraux au Québec à travers le nouveau Fonds de la nature du Canada », soutien Mme Simard. En comparaison, le gouvernement prévoit des investissements de plus de 115 millions $ en soutien au secteur forestier, dont 46 millions $ pour accroître les volumes de bois disponibles à la récolte. « La conservation des milieux naturels devrait être au moins autant soutenue par le gouvernement que la coupe des forêts », explique Mme Simard.
L’organisme déplore aussi le manque de moyens financiers octroyés au Ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MELCC), qui doit devenir, avec le projet de loi 44, le maître d’œuvre de la lutte à la crise climatique au sein de gouvernement québécois. « Bien que le MELCC voit son budget augmenter de 28,5%, ce ministère demeure l’enfant pauvre du gouvernement, avec à peine 1,4% des dépenses totales du gouvernement », explique Mme Simard. En comparaison, le service de la dette recevra l’équivalent de 7,0% des dépenses du gouvernement. « La dette à laquelle nous devons nous attaquer sans tarder est notre dette environnementale. Il est temps que le gouvernement investisse pour assurer un avenir aux générations futures », soutient Mme Simard.
Bien que Nature Québec accueille favorablement les investissements de plus de 6 milliards $ sur 6 ans dans la mise en œuvre de la Politique-cadre d’électrification et de lutte contre les changements climatiques, l’organisme considère que ces sommes sont encore insuffisantes pour permettre de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre québécoises tel que le recommande la science climatique. « Trop peu est encore investi dans le secteur résidentiel, en adaptation, en agriculture et alimentation durables, en restauration et conservation des milieux naturels, en protection des sources d’eau potable, en verdissement urbain et en sensibilisation du public à l’importance de lutter contre la crise environnementale », déplore Mme Simard.
L’organisme salue les investissements annoncés en transports collectifs. « Nous sommes satisfait.es des sommes de 13,6 milliards $ qui seront investies en transports collectifs dans les prochaines années, mais le réseau routier aura encore droit au double des investissements en transports collectifs. Il faut mettre un frein au développement de nouveaux ponts, tunnels et routes, qui encouragent l’utilisation de l’autosolo et l’étalement urbain », soutient Mme Simard. « Il ne faut pas non plus mettre tous nos œufs dans le même panier du transport. C’est d’un vaste plan de transition juste dont nous avons besoin et cela doit inclure tous les aspects de la société, qui sont présentement oubliés dans le budget », explique Mme Simard. « Avec des surplus de plusieurs milliards cette année et dans les années à venir, le gouvernement aurait la possibilité d’investir massivement pour transformer rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société, tel que le recommande le GIEC », conclut Mme Simard.
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Renseignements:
Gabriel Marquis
Chargé des communications
581-307-8613
Gabriel.marquis@naturequebec.org
À propos de Nature Québec
Nature Québec est un organisme national sans but lucratif œuvrant à la conservation des milieux naturels et à l’utilisation durable des ressources depuis 1981. Appuyée par un réseau de scientifiques, son équipe mène des projets et des campagnes autour de 4 axes : la biodiversité, la forêt, l’énergie et le climat, ainsi que l’environnement urbain. L’organisme regroupe plus de 90 000 membres et sympathisant.es, 40 groupes affiliés et est membre de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En ville comme en région, Nature Québec sensibilise, mobilise et agit en vue d’une société plus juste, à faible empreinte écologique et climatique, solidaire du reste de la planète. Pour en savoir plus : https://naturequebec.org/