Le budget montre que le gouvernement Legault ne comprend toujours pas l’urgence d’agir en matière d’environnement, déplore Nature Québec

22 mars 2022

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Le budget montre que le gouvernement Legault ne comprend toujours pas l’urgence d’agir en matière d’environnement, déplore Nature Québec

 

Québec, le 22 mars 2022 – Nature Québec se désole des maigres investissements additionnels présentés dans le budget 2022-2023 pour lutter contre la crise climatique et protéger la biodiversité. Selon l’organisation environnementale, ce budget est la preuve que le gouvernement Legault ne comprend toujours pas qu’il y a urgence d’agir en matière d’environnement pour éviter le pire.

La protection de l’environnement a été identifiée dans le budget comme une priorité du gouvernement au côté du soutien aux collectivités, de l’éducation, de la croissance économique, de la santé et de la réponse à l’inflation. Nature Québec reconnaît que ces secteurs sont tous prioritaires et méritent des investissements importants, mais l’organisation déplore que l’environnement n’obtienne qu’un maigre 357 millions de dollars en investissements additionnels comparativement aux investissements d’entre 2,2 et 8,9 milliards de dollars pour les cinq autres priorités.

« Malgré les beaux discours et quelques investissements cosmétiques, l’environnement est encore cette année le grand perdant du budget. Si c’était réellement une priorité du gouvernement, les investissements additionnels auraient été comparables aux autres secteurs prioritaires identifiés dans le budget. Ce budget aurait dû être le budget de l’action climatique et environnementale, mais il est clair que le gouvernement Legault ne comprend toujours pas l’urgence d’agir face aux crises du climat et de la biodiversité », dénonce Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec.

L’organisation environnementale est surprise que le budget n’inclut aucun nouvel investissement pour que le Québec atteigne sa cible en matière de conservation de la nature. « Le budget n’offre aucun nouvel investissement pour développer le réseau d’aires protégées alors que le gouvernement s’est engagé à atteindre 30% d’aires protégées d’ici 2030. Des efforts substantiels seront nécessaires dans les huit prochaines années pour atteindre cette cible internationale, et des investissements additionnels auraient donc dû être prévus dès cette année », explique Mme Simard.

Alors que rien n’est prévu au budget pour créer de nouvelles aires protégées, l’industrie forestière bénéficiera pour sa part d’un soutien additionnel de l’ordre de 152 millions de dollars, notamment pour construire des chemins forestiers et récolter plus de bois sous le prétexte que les forêts publiques seraient gravement affectées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. « C’est une aberration que le budget présente aujourd’hui des millions additionnels pour l’industrie forestière alors que l’émission Enquête a montré la semaine dernière que la tordeuse des bourgeons de l’épinette est un faux prétexte utilisé par l’industrie forestière pour que le ministère des Forêts la subventionne grassement à couper toujours plus les forêts. Au moins autant d’investissements devraient aller à protéger les forêts québécoises qu’à les raser », explique Mme Simard.

Le budget prévoit 1 milliard de dollars de plus pour le Plan de mise en œuvre 2022-2027 du Plan pour une économie verte 2030 qui sera présenté dans les prochaines semaines, mais ces sommes proviendront majoritairement des revenus additionnels prévus provenant du marché du carbone. « Nous attendons de pied ferme le nouveau plan de mise en œuvre du Plan pour une économie verte, parce que le plan actuel permettrait au Québec d’atteindre à peine 50% de sa cible pour 2030. Nous demandons donc plus d’efforts et des nouveaux investissements de la part du gouvernement pour ce plan, et pas seulement des sommes additionnelles provenant du marché du carbone, sans quoi nous manquerons encore notre cible de réduction des émissions de GES », explique Mme Simard.

Nature Québec accueille positivement les investissements de 117,2 millions de dollars et 49 millions de dollars prévus respectivement pour les plans climat des villes de Montréal et Québec. « Le soutien financier aux plans climat de Montréal et Québec est une excellente nouvelle, mais les investissements devraient être beaucoup plus élevés et être élargis à toutes les municipalités du Québec qui auront besoin du gouvernement pour décarboniser leurs bâtiments et augmenter leur résilience face aux canicules et aux inondations grâce aux infrastructures vertes », explique Mme Simard. « L’équivalent de 1% des investissements en infrastructures publiques, soit environ 142 millions de dollars, aurait dû aller à la création de nouvelles infrastructures vertes, comme par exemple le verdissement des rues, des toits, des écoles et des hôpitaux afin de lutter contre les îlots de chaleur et la pollution atmosphérique », affirme Mme Simard.

En conclusion, Nature Québec espère que l’équilibre sera rétabli entre les beaux discours et les mesures concrètes mises en œuvre pour s’attaquer aux crises du climat et de la biodiversité. « À s’entêter à jouer ce numéro de funambule entre affirmer que l’environnement est une priorité et n’y investir que des peanuts, le gouvernement Legault risque de faire tomber le Québec dans le vide », conclut Mme Simard.

 

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Pour renseignement :

Gabriel Marquis, responsable des communications
Nature Québec
581-307-8613
gabriel.marquis@naturequebec.org

 

À propos de Nature Québec

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