Cible de réduction des émissions de GES : 11 organisations exigent une feuille de route d’ici la fin de l’année

4 Décembre 2025

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Pour diffusion immédiate

Québec, 4 décembre 2025 – Après que le ministre Bernard Drainville a reconnu mardi l’existence d’un « consensus » en faveur du maintien de l’ambition climatique du Québec, une coalition regroupant 11 organisations lance un message clair au gouvernement : il est temps de passer à l’action.

« Le ministre a raison : le consensus existe. Nous saluons sa lucidité. Maintenant, le Québec a besoin de savoir comment il compte l’honorer concrètement. L’incertitude coûte cher à l’économie et au climat. Nous avons besoin d’une décision claire quant à notre trajectoire d’ici la fin de l’année », déclarent les signataires.

Au terme des auditions publiques sur la révision de la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre, un constat s’impose : reculer n’est pas une option. Si le niveau d’ambition recommandé varie entre les différentes parties prenantes, aucune ne propose de le diminuer. Au contraire, elles s’entendent sur le besoin de planifier le plus tôt possible la transition souhaitée de manière concertée.

« Si le Québec veut demeurer un acteur fiable, cohérent et engagé sur la scène internationale, il ne peut tout simplement pas reculer. Chaque jour sans trajectoire claire, ce sont des entreprises qui hésitent, des investissements reportés, des emplois qui risquent d’être perdus ou qu’on ne crée pas, des projets qui stagnent », rappellent les organisations signataires.

 

Une ambition partagée, une transition juste à bâtir

« Une cible n’est pas grand-chose sans plan pour l’atteindre, et on reconnaît que la mise en œuvre est la partie la plus difficile. C’est précisément pour ça qu’il faut faire cette transition avec les travailleurs et travailleuses, ainsi qu’avec les communautés. Atteindre notre cible de 2030 restera une utopie tant que notre approche ne sera pas ancrée dans les principes de la transition juste. Heureusement, les gens sont prêts », ajoutent les organisations.

Il y a à peine quelques semaines, dans le contexte des élections municipales, 81 % des gens ont estimé quil est important que leur municipalité agisse pour lutter contre les changements climatiques.

 

L’inaction coûte plus cher que l’action

Pour les organisations signataires, le discours alarmiste sur les coûts de l’action climatique, mis de l’avant par le ministre Drainville lors des audiences, manque de fondement.

« Ses propres fonctionnaires ont démontré, dans le document de consultation, que maintenir la cible actuelle représenterait un effort collectif de 9 milliards de dollars d’ici 2030, soit seulement 1,4 % du PIB québécois », avancent-elles.

En comparaison, les pertes économiques liées aux impacts climatiques au Canada devraient atteindre 25 milliards de dollars par année dès 2025, pour dépasser 100 milliards d’ici 2055, sans compter la disparition potentielle de 500 000 emplois. Au Québec, l’année 2024 a été la plus coûteuse de son histoire en termes de pertes assurables liées aux phénomènes météorologiques extrêmes ; la tempête Debby a entraîné, à elle seule, des dommages de 2,7 milliards de dollars.

« Ce n’est plus un secret : la crise climatique nous coûte cher, et ce n’est que le début. L’équation est simple : on peut investir dès maintenant dans la transition ou subir des pertes catastrophiques. Les moyens existent, mais on décide de s’en passer en détournant plus de 1,8 milliard du FECC qui n’attendent qu’à être investis », concluent les organisations.

Pour rappel, en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement et au terme de sa démarche de consultation, le gouvernement doit annoncer si les cibles actuelles de 2030 et de 2050 sont maintenues, renforcées ou affaiblies d’ici la fin de l’année.

 

Organisations signataires

Alliance TRANSIT ; Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) ; Équiterre ; Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec ; Mobilité Électrique Canada ; Nature Québec ; Pierre-Olivier Pineau, professeur titulaire, Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal ; Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), Réseau action climat Canada ; Réseau Environnement ; Vivre en Ville.

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Pour information

Lucie Bédet
Chargée des communications | Nature Québec
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Stratège, contenu et relations médias| Équiterre
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