Le gaz, naturellement risqué
21 mars 2023Le gaz, naturellement risqué
Sortons le gaz des bâtiments du Québec
Saviez-vous que l’utilisation de gaz naturel est responsable de 63% des émissions de GES liées au secteur du bâtiment au Québec ? Au total, le gaz dans les bâtiments représente 7% de nos GES annuels, l’équivalent de 1,6 million de véhicules! Que ce soit pour le chauffage ou pour la cuisson des aliments, le gaz naturel alimente quelque 200 000 résidences, bâtiments commerciaux et institutionnels au Québec. Cette situation vient alourdir notre bilan carbone, en plus de poser des risques pour la santé, nos finances et l’économie québécoise.
Pourtant, avec l’hydroélectricité et les technologies existantes, il serait relativement facile de sortir le gaz de nos bâtiments, tout en augmentant leur efficacité énergétique. Ensemble, passons à l’action!
Bâtiments alimentés au gaz au Québec
Pourcentage des GES annuels du Québec
Pourcentage de gaz fossile dans nos réseaux
Agissez
Nature Québec s’est jointe à la coalition Sortons le gaz qui veut initier un grand mouvement de sortie du gaz de nos bâtiments.
Que vous ayez ou non le gaz dans votre logement, voici deux actions que vous pouvez poser.
À la maison
Faites comme des centaines de foyers et engagez-vous à dire NON au gaz ou à sortir le gaz de votre domicile lorsque vos appareils seront en fin de vie.
Interpellez vos élu-e-s
Envoyez un courriel automatisé à vos élu-e-s municipaux et provinciaux afin de leur demander d’adopter une réglementation pour sortir le gaz des bâtiments du Québec!
Pourquoi sortir le gaz?
Le gaz naturel comporte de nombreux risques qui ne valent pas la peine qu’on continue de l’utiliser dans des secteurs où il est facilement remplaçable. En voici quelques-uns.
Comme toutes les énergies fossiles, le gaz naturel émet du CO2 lors de sa combustion. Mais ce n’est pas tout : des fuites invisibles de méthane surviennent à toutes les étapes de l’extraction, du transport et de la distribution du gaz. Or l’impact du méthane sur le réchauffement climatique est 80 fois plus élevé que celui du CO2 sur 20 ans. Le gaz naturel peut donc être aussi, sinon plus polluant que le charbon et le pétrole!
Au Québec, la quasi-totalité (99 %) du gaz importé est d’origine fossile. Il est également à plus de 80 % issu de fracturation hydraulique, un procédé qui a des impacts documentés notamment sur la contamination de l’eau.
Le gaz naturel n’est donc ni une énergie propre ni une énergie de transition.
Quant au gaz naturel renouvelable (GNR), il ne représente actuellement qu’à peine 1 % du gaz distribué au Québec et son volume maximal ne représenterait que 10 %, même en 2030.
L’une des utilisations les plus courantes du gaz dans les bâtiments concerne la cuisson des aliments. Répandue, la cuisinière au gaz comporte néanmoins des risques pour la santé respiratoire des enfants et des personnes vulnérables. Les cuisinières au gaz peuvent être responsables de 21 composantes volatiles toxiques que l’on retrouve dans nos maisons. Les enfants exposés ont également 42% plus de chance de développer des symptômes de l’asthme, un risque comparable à celui d’un enfant vivant avec la fumée de cigarette à la maison. Par ailleurs, l’extraction même du gaz qui nourrit nos cuisinières implique des méthodes comme la fracturation hydraulique qui est associée à divers problèmes de santé dans des populations aux États-Unis et dans l’ouest du Canada.
Au gré des enjeux d’approvisionnement et des conflits géopolitiques, le prix du gaz peut grandement fluctuer d’un mois à l’autre. Cela pose un risque pour vos finances personnelles et votre facture en énergie. Il en va de même de notre économie, puisque le Québec importe 100 % de son gaz fossile du Canada et des États-Unis. Notre consommation de gaz renforce donc notre dépendance envers un marché mondial des énergies fossiles, polluant, non éthique et instable. Chaque année, au cours des trois dernières années pour lesquelles les statistiques sont disponibles, le gaz fossile a occasionné un déficit commercial provincial de 1,3 milliard de dollars.
Quelles solutions ?
Au Québec, nous avons les ressources pour sortir le gaz du secteur du bâtiment. Nous pouvons d’une part électrifier et d’autre part, améliorer le rendement énergétique des bâtiments afin de limiter notre consommation d’hydroélectricité.
Découvrez quelques solutions qui s’offrent à nous pour remplacer le gaz.
Écoutez nos capsules
À propos de la coalition
Sortons le gaz
La coalition Sortons le gaz! réunit 13 organisations environnementales et citoyennes qui se sont donné pour but de promouvoir la sobriété et l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment tout en accélérant le passage de la totalité du parc immobilier du Québec à des sources d’énergie 100 % renouvelables. Elle s’emploie à faire connaître les vrais impacts gaz naturel sur notre santé et notre environnement, à promouvoir les avantages de le remplacer et à faire connaître les façons d’y arriver en informant la population ainsi que les décideuses et décideurs publics de tous les paliers.